Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 08:50

 

 

 

 

Dali-bureaucrate-moyen-atmospherocephale-1933jpg.jpg

 

 

Bureaucrate moyen atmosphérocéphale, dans l’attitude de traire du lait d’une harpe crânienne, 1933

 

 

 

 

 

 

 

Salvador DALI fut célébré du 21 novembre 2012 au 25 mars 2013 au Centre Pompidou. Au hasard de pérégrinations sur la toile en vue justement de s’y référer, nous trouvons, entre autres s’entend, ceci que nous ne résistons pas de recopier du site susdit à propos de cette toile!

 

 

 

 

 

L’IMAGE FOURCHUE

 

 

La déformation anamorphique du crâne engendre une interpénétration d’images dont la lecture se situe au moins à un double niveau : le crâne sur sa béquille décrit la forme d’une vache déliquescente que le personnage assis est en train de traire ; la mâchoire du crâne constitue une harpe dont les dents forment les cordes et dont joue le personnage assis. Sa posture et son jeu à ciel ouvert semblent même être une réminiscence des peintures romantiques représentant le poète imaginaire Ossian muni d’une harpe et jouant au bord des lacs ou des falaises.

 

Comme la béquille, l’image fourche à cet endroit. L’assimilation du poète mythique au garçon de ferme forme une belle bifurcation qui réunit le domaine éthéré des activités artistiques et celui de la production alimentaire, le monde idéal du vers et la réalité la plus prosaïque. L’association de l’atmosphère et de l’encéphale, dont procède le mot valise du titre, pourrait s’expliquer dans la référence aux poètes romantiques qui se disaient mis en branle par les éléments naturels, traversés par le vent de l’inspiration. Pure conjecture, qui n’explique d’ailleurs pas la mention du bureaucrate moyen.

 

 

Crédits

© Centre Pompidou, Direction des publics, novembre 2012

Texte : Norbert Godon


Partager cet article
Repost0
25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 07:49

 

 

 

 

Sandrine-Rotil.jpg

 

 

 

 


19 juin

 

 

« Le papillon rêve. Fleurs moirées, larmes d'argent par milliers. Un vent de bronze glisse son ventre sur les pétales du coquelicot. Satin jaune dans la nuit. Le ciel a jeté ses poudres, la terre respire, s'enfle et soupire, sous la voûte clignotante d'étoiles.

 

 

Soudain, un grondement. Au loin, le bleu fonce. Un œil surgit, tel un roi. Vite ! S'envoler ! L'arbre là-bas à l'orée sera le salut. Les ailes poussiérées d'or et vermeilles, la lune salue la danse de la petite merveille. Enfin le chêne, sa rigueur, ses lèvres en quantité, leurs baisers murmurants et sages.

 

 

Lisse et froid. Un pilier. L'odeur de métal. Et juste à ce moment-là, l'orage éclate, pareil à un tigre gigantesque, un diable blond. L'œil est l'orage. L'œil est le diamant. »

 

 

Sandrine Rotil-Tiefenbach

 

 

- extrait de "La Reine des flambes" [premier manuscrit didactique, achevé en 2000 et radicalement impubliable]  -

 

 


Partager cet article
Repost0
24 octobre 2013 4 24 /10 /octobre /2013 05:00

 

 

 

Le moqueur moqué


Un escargot

Se croyant beau, se croyant gros,

Se moquait d'une coccinelle.

Elle était mince, elle était frêle

Vraiment, avait-on jamais vu

Un insecte aussi menu !

Vint à passer une hirondelle

Qui s'esbaudit du limaçon.           

- Quel brimborion! s'écria-t-elle,                   

C'est le plus maigre du canton

Vint à passer un caneton.

- Cette hirondelle est minuscule,

Voyez sa taille ridicule

Dit-il d'un ton méprisant.

Or, un faisan aperçut le canard et secoua la tête :

- Quelle est cette minime bête ?

Au corps si drôlement bâti ?

On n'a jamais vu plus petit

Un aigle qui planait, leur jeta ces paroles

- Êtes-vous fous ? Êtes-vous folles ?

Qui se moque du précédent

Sera moqué par le suivant.

Celui qui d'un autre se moque

À propos de son bec, à propos de sa coque,

De sa taille ou de son caquet,

Risque à son tour d'être moqué. 

 

 

 

Pierre Gamarra                                        

 

 

Vocabulaire :

          

s'esbaudir : se réjouir autant que fait un baudet qui se donne du plaisir en se  frottant et se roulant dans un pré. 

brimborion : des choses menues ou de peu de valeur.

 

 

 

Gamarra--1945.jpg 

Pierre Gamarra en 1945 à Toulouse, sa ville natale.

Partager cet article
Repost0
16 octobre 2013 3 16 /10 /octobre /2013 05:14

 

 

 

 

On peut rêver

 

On peut rêver

De partir.

 

On peut rêver

De rester.

 

Le mieux

Est de partir dans le rester,

 

Comme le soleil,

Comme la source,

 

Comme les racines.

 

 

Guillevic

 

 

Stael-Bouteilles-rouges-1955.jpg

(...) Le mieux

Est de partir dans le rester, (...)

Nicolas de STAEL

Bouteilles rouges, 1955

 

 

 Nicolas-de-Stael--chemin-de-fer-au-bord-de-mer--soleil-couc.jpg

 

Nicolas de STAEL

 Chemin de fer au bord de la mer, soleil couchant, 1955    

 

 

 

 

N.de-Stael.jpg

 

"Je vais aller sans espoir jusqu'au bout de mes

 

déchirements,  jusqu'à leur tendresse."

 

 

N.de Stael


Partager cet article
Repost0
13 octobre 2013 7 13 /10 /octobre /2013 05:02

 

 

 

 

Aux imbéciles

 

 

Quant nous irisons

Tous nos horizons

D’émeraudes et de cuivre,

Les gens bien assis

Exempts de soucis

Ne doivent pas nous poursuivre.


 

On devient très fin,

Mais on meurt de faim,

A jouer de la guitare,

On n’est emporté,

L’hiver ni l’été,

Dans le train d’aucune gare.


 

Le chemin de fer

Est vraiment trop cher.

Le steamer fendeur de l’onde

Est plus cher encor ;

Il faut beaucoup d’or

Pour aller au bout du monde.


 

Donc, gens bien assis,

Exempts de soucis,

Méfiez-vous du poète,

Qui peut, ayant faim,

Vous mettre, à la fin,

Quelques balles dans la tête.


 


Charles CROS

Le Collier de griffes

Posthume, 1908



 

Picasso-Le-vieux-guirariste-1903.jpg

(...) Mais on meurt de faim,

A jouer de la guitare, (...)

 

 

Picasso

Le vieux guitariste aveugle, 1903

 

 

Picasso-Le-guitariste-1910.jpg

 

Picasso

Le joueur de guitare, 1910

 

 

 

 

 


Partager cet article
Repost0
11 octobre 2013 5 11 /10 /octobre /2013 04:57

 

 

 

 

sempe---fleurs.jpg

©Jean-Jacques SEMPE

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 05:28

 

 

 

Le perroquet

 

 

 

 

 

C'est très coquet

Un perroquet

 

La suite... clic-clic

 

 

Partager cet article
Repost0
5 octobre 2013 6 05 /10 /octobre /2013 05:00

 

 

 

 

 

Mon âme a son secret

 

 

 


 

Mon âme a son secret, ma vie a son mystère,

Un amour éternel en un moment conçu :

Le mal est sans espoir, aussi j’ai dû le taire,

Et celle qui l’a fait n’en a jamais rien su.

 

 

Hélas ! j’aurai passé près d’elle inaperçu,

Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire.

Et j’aurai jusqu’au bout fait mon temps sur la terre,

N’osant rien demander et n’ayant rien reçu.

 

 

Pour elle, quoique Dieu l’ait faite douce et tendre,

Elle suit son chemin, distraite et sans entendre

Ce murmure d’amour élevé sur ses pas.

 

 

À l’austère devoir, pieusement fidèle,

Elle dira, lisant ces vers tout remplis d’elle

"Quelle est donc cette femme ?" et ne comprendra pas.

 

 

 

Félix ARVERS


 

 

 


Alexis-Félix Arvers a vécu de 1806 à 1850. Ce seul sonnet l’a rendu célèbre. Ce timide personnage se serait consumé pour une femme mariée bien mystérieuse que les critiques désignent en général comme Marie Mennessier, la fille de Charles Nodier (dont on peut voir le portrait par Achille Devéria ci-dessous).


 

Marie-Mennessier-Nodier.jpg

 

Marie Mennessier-Nodier

Portrait de Marie Mennessier-Nodier, inspiratrice du sonnet qui assura la gloire de Félix Arvers. Gravure extraite de l'Illustration de 1931 (volume 1, page 439). [Bibliothèque des Arts Décoratifs, Paris.]

Photo Jean-Loup Charmet © Archives Larbor

 

 

 

 

 

 

 

Dans son Journal, Jules RENARD note :

 

"En littérature, il avait assez de courage pour soutenir que le sonnet d'Arvers n'est pas un chef-d'oeuvre."

 

Journal, 1887-1892, daté de l'année 1887, (sans autre précision)    

 

 


 


Partager cet article
Repost0
3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 07:01

 

 

 

 

Amours Rouges (extrait)

 

 

(...)    

Se regardant toujours et s’attirant l’un l’autre,

Ils se sont abattus, haletants et troublés.

Et c’est alors un cri des sens, une fringale,

Un assouvissement de désirs et d’instincts,

Un combat chair à chair de gouge avec son mâle,

Des étreintes de corps à se briser les reins,

Des vautrements si fous que l’herbe en est broyée

Comme après un assaut de vents et de grêlons,

Les buissons cassés net et la terre rayée

D’un grattage lascif de pieds et de talons.

Elle sert de sa chair autant qu’elle en demande,

Sans crier, se débattre ou simuler des peurs,

Ne craignant même plus que le village entende

L’explosion d’amour qui saute de leurs cœurs.

Ils songent aux fureurs échauffantes des bêtes,

Aux printemps allumant l’ardeur dans les troupeaux,

Aux chevaux hennissants, aux vaches toujours prêtes

A se courber au joug amoureux des taureaux.

Et lui, - roi de ce corps pâmé, lui maître d’elle,

Le choisi, parmi tous, pour mener le déduit,

La voyant dans ses bras frissonner comme une aile,

Sent son orgueil de gars puissant monter en lui.

Ses assauts enfiévrés comme un choc de rafales

Traversent la fureur de leurs accouplements,

Ses spasmes ont des cris plus profonds que des râles,

Son rut bondit sur elle avec des jappements,

Il voudrait l’accabler dans une ardeur plénière,

Et lui broyer les sens sous des poids de torpeur,

Et ce débordement de lutte dernière

Devient rage à tel point que leur amour fait peur.

 

 

 

Emile Verhaeren

Extraits du poème AMOURS ROUGES  

Les flamandes, 1883

 

 

 

Egon-Schiele--l-etreinte-1917.jpg 

 

Egon SCHIELE

L'étreinte, 1917   

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
2 octobre 2013 3 02 /10 /octobre /2013 11:00

 

L-Avare.jpg 

      

Le rideau s'ouvre. Valère, le fils d'Anselme aime Elise, Elise, la fille d'Harpagon l'aime tout autant. Difficile de faire plus simple comme situation. Leur dialogue amoureux est une pure merveille.

 

     

Valère
Hé quoi ? charmante Elise, vous devenez mélancolique, après les obligeantes assurances que vous avez eu la bonté de me donner de votre foi ? Je vous vois soupirer, hélas ! au milieu de ma joie ! Est−ce du regret, dites−moi, de m'avoir fait heureux, et vous repentez−vous de cet engagement où mes feux ont pu vous contraindre ?

Elise
Non, Valère, je ne puis pas me repentir de tout ce que je fais pour vous. Je m'y sens entraînée par une trop douce puissance, et je n'ai pas même la force de souhaiter que les choses ne fussent pas. Mais, à vous dire vrai, le succès me donne de l'inquiétude ; et je crains fort de vous aimer un peu plus que je ne devrais.

Valère
Hé ! que pouvez−vous craindre, Elise, dans les bontés que vous avez pour moi ?

Elise
Hélas ! cent choses à la fois : l'emportement d'un père, les reproches d'une famille, les censures du monde ; mais plus que tout, Valère, le changement de votre coeur, et cette froideur criminelle dont ceux de votre sexe payent le plus souvent les témoignages trop ardents d'une innocente amour.

Valère
Ah ! ne me faites pas ce tort, de juger de moi par les autres. Soupçonnez−moi de tout, Elise, plutôt que de manquer à ce que je vous dois : je vous aime trop pour cela, et mon amour pour vous durera autant que ma vie.

Elise
Ah ! Valère, chacun tient les mêmes discours. Tous les hommes sont semblables par les paroles ; et ce n'est que les actions qui les découvrent différents.

Valère
Puisque les seules actions font connaître ce que nous sommes, attendez donc au moins à juger de mon coeur par elles, et ne me cherchez point des crimes dans les injustes craintes d'une fâcheuse prévoyance. Ne m'assassinez point, je vous prie, par les sensibles coups d'un soupçon outrageux, et donnez−moi le temps de vous convaincre, par mille et mille preuves, de l'honnêteté de mes feux.

Elise
Hélas ! qu'avec facilité on se laisse persuader par les personnes que l'on aime ! Oui, Valère, je tiens votre coeur incapable de m'abuser. Je crois que vous m'aimez d'un véritable amour, et que vous me serez fidèle ; je n'en veux point du tout douter, et je retranche mon chagrin aux appréhensions du blâme qu'on pourra me donner.



MOLIERE
L'avare
Scène 1 de l'acte premier



Molière écrit L'Avare en 1668, une comédie en cinq actes et en prose. L'Avare est la seconde pièce de Molière la plus jouée derrière Tartuffe.







Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : nuageneuf.over-blog.com
  • : Poésie, Poésie pour enfant, Poésie pour la jeunesse, Textes classiques et modernes, Mémoire de la Shoah,
  • Contact

Recherche

Archives

Pages