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8 mai 2012 2 08 /05 /mai /2012 09:47

 

 

8 mai 1945

 

Emmanuel d'Astier de La Vigerie, alias Bernard dans la Résistance, fut le fondateur du groupe « Libération-zone Sud ». Après un premier voyage à Londres en 1942, il y retourne en 1943, où il écrit Complainte du Partisan.

 

 

Complainte du Partisan

 


Les Allemands étaient chez moi

On m'a dit résigne-toi

Mais je n'ai pas pu

Et j'ai repris mon arme.

 

Personne ne m'a demandé

D'où je viens et où je vais

Vous qui le savez

Effacez mon passage.

 

J'ai changé cent fois de nom

J'ai perdu femme et enfants

Mais j'ai tant d'amis

Et j'ai la France entière.

 

Un vieil homme dans un grenier

Pour la nuit nous a cachés

Les Allemands l'ont pris

Il est mort sans surprise.

 

Hier encore nous étions trois

Il ne reste plus que moi

Et je tourne en rond

Dans la prison des frontières.

 

Le vent souffle sur les tombes

La liberté reviendra

On nous oubliera

Nous rentrerons dans l'ombre.

 

 


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8 mai 2012 2 08 /05 /mai /2012 05:55

 

 

Il est attesté que ce monologue d'Edouard Baer dans Astérix et Obélix, mission Cléopâtre est une improvisation. La caméra continua de tourner - on remarque que Jamel Debbouze semble agacé - et Alain Chabat décida d'inclure in extenso cette scène devenue "culte", à la stupéfaction d'Edouard Baer d'ailleurs, qui se plait parfois à narrer l'anecdote. 

 

 

Claude Rich (Panoramix) :

"C'est une bonne situation, scribe ?"

 

Edouard Baer (Otis) :

"Vous savez, moi je ne crois pas qu'il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Moi, si je dois résumer ma vie aujourd'hui avec vous, je dirais que c'est d'abord des rencontres. Des gens qui m'ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j'étais seul chez moi. Et c'est curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée... Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l'interlocuteur en face je dirais, le miroir qui vous aide à avancer. Alors ce n'est pas mon cas, comme je disais là, puisque moi au contraire, j'ai pu : et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie... Je ne suis qu'amour ! Et finalement, quand beaucoup de gens me disent "Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité ?", je leur réponds très simplement, je leur dis que c'est ce goût de l'amour qui m'a poussé aujourd'hui à entreprendre une construction mécanique, mais demain qui sait ? Peut-être seulement à me mettre au service de la communauté, à faire le don, le don de soi..."

 

 

                                  

 

 

 

 

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24 avril 2012 2 24 /04 /avril /2012 07:47

 

24 avril,

C'est la saint Fidèle !

 

 


Et voici le dernier couplet de cette bien belle chanson :

 

Fidèle, fidèle pourquoi rester fidèle
Quand tout change et s'en va sans regrets
Quand on est seul debout sur la passerelle
Devant tel ou tel monde qui disparaît
Quand on regarde tous les bateaux qui sombrent
Emportant les choses qu'on espérait
Quand on sait bien que l'on n'est plus qu'une ombre
Fidèle à d'autres ombres à jamais. 

 

Charles Trenet 
Fidèle
Paroles et Musique: Charles Trenet 1971
© 1971 Editions Raoul Breton




 


Et puis cette maxime, fort peu connue, de Lechim Authex :

 

" Fidèle par choix, jamais par devoir "

 

 


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22 avril 2012 7 22 /04 /avril /2012 05:34

 

      22 avril 2012

Heureux anniversaire PFT ! Many happy returns !    

 

 

 

 

 

Etre et avoir

 

 

Loin des vieux livres de grammaire

Écoutez comment un beau soir

Ma mère m'enseigna les mystères

Du verbe être et du verbe avoir...

 

Parmi mes meilleurs auxiliaires

Il est deux verbes originaux

Avoir et Être étaient deux frères

Que j'ai connus dès le berceau

 

Bien qu'opposés de caractères

On pouvait les croire jumeaux

Tant leur histoire est singulière

Mais ces deux frères étaient rivaux

 

Ce qu'Avoir aurait voulu être

Être voulait toujours l'avoir

À ne vouloir ni dieu ni maître

Le verbe Être s'est fait avoir

 

Son frère Avoir était en banque

Et faisait un grand numéro

Alors qu'Être, toujours en manque

Souffrait beaucoup dans son ego

 

Alors qu'Être toujours en manque

Souffrait beaucoup dans son ego

 

Pendant qu'Être apprenait à lire

Et faisait ses humanités

De son côté sans rien lui dire

Avoir apprenait à compter

 

Et il amassait des fortunes

En avoirs, en liquidités

Pendant qu'Être, un peu dans la lune

S'était laissé déposséder

 

Avoir était ostentatoire

Dès qu'il se montrait généreux

Être en revanche, et c'est notoire

Est bien souvent présomptueux

 

Avoir voyage en classe Affaires

Il met tous ses titres à l'abri

Alors qu'Être est plus débonnaire

Il ne gardera rien pour lui

 

Alors qu'Être est plus débonnaire

Il ne gardera rien pour lui

 

Sa richesse est tout intérieure

Ce sont les choses de l'esprit

Le verbe Être est tout en pudeur

Et sa noblesse est à ce prix...

 

Un jour à force de chimères

Pour parvenir à un accord

Entre verbes ça peut se faire

Ils conjuguèrent leurs efforts

 

Et pour ne pas perdre la face

Au milieu des mots rassemblés

Ils se sont répartis les tâches

Pour enfin se réconcilier

 

Le verbe Avoir a besoin d'Être

Parce qu'être c'est exister

Le verbe Être a besoin d'avoirs

Pour enrichir ses bons côtés

 

Et de palabres interminables

En arguties alambiquées

Nos deux frères inséparables

Ont pu être et avoir été

 

Et de palabres interminables

En arguties alambiquées

Nos deux frères inséparables

Ont pu être et avoir été.

 

 

 

Yves Duteil  

Album  Sans Attendre, 2002

 

 

 

Duteil.jpg

Yves DUTEIL. Photo Quebecpop.com

 

 


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13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 06:21

 

 

 

 

 

 

Bien que né à Anvers, Jacques Sternberg (1923-2006) ne raconte pas sa vie comme une histoire belge. Il l'évoque en quelques chiffres : 30 emplois différents, 39 livres publiés abordant tous les genres, plus de 1000 chroniques parues un peu partout, un film pour Alain Resnais, une pièce créée par la Comédie-Française, 300 000 km en Solex et 20 000 miles en dériveur.

 

 

Velosolex-1010-de-1957.jpg

Vélosolex ref.1010, 1957

 

Brigitte-Bardot-Solex.jpg

Le même Vélosolex. La cycliste se nomme Brigitte Bardot.

 

 

 

 

La poussière

 

Dieu était arrivé à bout de ses peines quand il pensa à celles qu'il réservait à l'homme récemment créé et il fut assez satisfait de les résumer en affirmant : « Né de la poussière, tu seras destiné à redevenir poussière. »
Et pour peaufiner le sadisme de sa trouvaille, il donna à l'homme la conscience de n'être que poussière et l'intelligence d'inventer un jour l'aspirateur.

 

 

Jacques Sternberg

188 contes à régler

 

 


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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 06:23

 

le misanthrope

 

Le Misanthrope ou l'Atrabilaire amoureux est une comédie de Molière en cinq actes, en alexandrins, créée le 4 juin 1666. Elle est inspirée du Dyscolos de Ménandre. Alceste, idéaliste, prétend se comporter sans hypocrisie. Il clame son intransigeance face au pouvoir et à ses compromissions (et préfère par exemple perdre un procès où son bon droit est établi plutôt que d'influencer le juge comme le fait son adversaire)... mais il est épris de Célimène, jeune femme mondaine et coquette. Désireux de fuir cette société pour laquelle il ne serait pas fait, il souhaite convaincre sa dulcinée de renoncer au monde par amour pour lui.

 

 

 

 

Le Misanthrope, Acte 1, SCÈNE PREMIÈRE

 

 

PHILINTE

Vous voulez un grand mal à la nature humaine!

 

ALCESTE

Oui! j'ai conçu pour elle, une effroyable haine.

 

PHILINTE

Tous les pauvres mortels, sans nulle exception,

Seront enveloppés dans cette aversion?

Encor, en est-il bien, dans le siècle où nous sommes...

 

ALCESTE

Non, elle est générale, et je hais tous les hommes:

Les uns, parce qu'ils sont méchants, et malfaisants;

Et les autres, pour être aux méchants, complaisants,

Et n'avoir pas, pour eux, ces haines vigoureuses

Que doit donner le vice aux âmes vertueuses.

De cette complaisance, on voit l'injuste excès,

Pour le franc scélérat avec qui j'ai procès;

Au travers de son masque, on voit à plein le traître,

Partout, il est connu pour tout ce qu'il peut être;

Et ses roulements d'yeux, et son ton radouci,

N'imposent qu'à des gens qui ne sont point d'ici.

On sait que ce pied plat, digne qu'on le confonde,

Par de sales emplois, s'est poussé dans le monde:

Et, que, par eux, son sort, de splendeur revêtu,

Fait gronder le mérite, et rougir la vertu.

Quelques titres honteux qu'en tous lieux on lui donne,

Son misérable honneur ne voit, pour lui, personne :

Nommez-le fourbe, infâme, et scélérat maudit,

Tout le monde en convient, et nul n'y contredit.

Cependant, sa grimace est, partout, bienvenue,

On l'accueille, on lui rit; partout, il s'insinue;

Et s'il est, par la brigue, un rang à disputer,

Sur le plus honnête homme, on le voit l'emporter.

Têtebleu, ce me sont de mortelles blessures,

De voir qu'avec le vice on garde des mesures;

Et, parfois, il me prend des mouvements soudains,

De fuir, dans un désert, l'approche des humains.

 

(...)

 

 

 

 

desert.jpg

...Et, parfois, il me prend des mouvements soudains,

De fuir, dans un désert, l'approche des humains.


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8 avril 2012 7 08 /04 /avril /2012 06:08

 

      Comme l’an dernier, la fête de Pessa’h coïncide cette année encore avec la fête des Pâques chrétiennes, qui elle commémore la résurrection de Jésus-Christ, le troisième jour après sa passion. La solennité commence le dimanche de Pâques, qui marque pour les catholiques la fin du jeûne du carême, et dure pendant huit jours. « Pâque », du latin populaire pascua, altération (par influence de pascua « nourriture », du verbe pascere « paître ») du latin écclésiastique Pascha, emprunté au grec πάσχα / páskha, lui-même emprunté à l'hébreu  Pessa'h,« il passa [par-dessus] », d'où « passage », est le nom de la fête juive qui commémore la sortie d'Égypte. D'après les Évangiles, c'est pendant cette fête juive qu'eut lieu la résurrection de Jésus ; c'est pourquoi le nom en a été repris pour désigner la fête chrétienne.

 

*   *   *    

 

 

 

      C'est donc le jour qui convient pour évoquer la mémoire de Bernard de Clairvaux et donner, après une courte biographie, un texte mystique d'une grande pureté.

 

 

Bernard de Fontaine, abbé de Clairvaux (1090 ou 1091, château de Fontaine-lès-Dijon (Dijon) – † 20 août 1153, abbaye de Clairvaux) est un moine français, réformateur de la vie religieuse. Directeur de conscience de l'ordre cistercien, il recherche par amour du Christ la mortification la plus dure. Bernard fait preuve, toute sa vie durant, d'une activité inlassable pour instruire ses moines de Clairvaux, pour émouvoir et entraîner les foules, pour allier son ordre avec la papauté et pour élaborer une idéologie militante que son ordre et toute l'église catholique mettront en œuvre.

 

 

Bernard-de-Clairvaux.jpg

 

 Je T'aimerai, Seigneur, Toi qui es ma force, mon appui, mon refuge, mon libérateur, et tout ce qui peut se dire de désirable et d'adorable. Mon Dieu, mon secours, je T'aimerai pour Tes dons et à ma mesure, qui sera certes bien au-dessous de la juste mesure, mais non pas inférieure à ma capacité d'aimer, car bien que je ne puisse donner autant que je dois, je ne saurais aller au-delà de mon pouvoir. Sans doute serai-je capable d'aimer davantage, lorsque Tu daigneras m'apporter plus d'amour, et pourtant je ne T'aimerai jamais à proportion de ce que Tu mérites.

 

Tes yeux ont vu mon imperfection, mais dans Ton Livre seront inscrits ceux qui font tout ce qu'ils peuvent, même s'ils ne peuvent faire tout ce qu'ils doivent.

Bernard de Clairvaux

Oeuvres mystiques

 

 

 

Note :

Le pape Benoît XVI, lors de son audience du 21 octobre 2009, évoque la mémoire du saint, on peut lire son texte ici

 

 

 

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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 05:20

 

 

Je sais maintenant que je ne possède rien

 


Je sais maintenant que je ne possède rien

pas même ce bel or qui est feuilles pourries

Encore moins ces jours volant d’hier à demain

à grands coups d’ailes vers une heureuse patrie

 

Elle fut avec eux, l’émigrante fanée

la beauté faible, avec ses secrets décevants

vêtue de brume. On l’aura sans doute emmenée

ailleurs, par ces forêts pluvieuses. Comme avant

 

je me retrouve au seuil d’un hiver irréel

où chante le bouvreuil obstiné, seul appel

qui ne cesse pas, comme le lierre. Mais qui peut dire

 

quel est son sens ? Je vois ma santé se réduire

pareille à ce feu bref au-devant du brouillard

qu’un vent glacial avive, efface. Il se fait tard.

 

Philippe Jaccottet 

L’effraie (1946-1950)

 

 

 

 

 

Gericault

 

Je sais maintenant que je ne possède rien...

 

Illustration : THEODORE GERICAULT (1791-1824)  Académie d'homme nu couché 

 

 


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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 06:18

 

 

 

Terminé pour cette année, le Printemps des Poètes. N'empêche !...

 

- 3 -    

 

 

Printemps

 

Dans l'enclos campagnard où sèche la lessive,

La rivière entraîne le ciel à la dérive

Et le vent est chargé d'une odeur de lilas.

La terre exhale une senteur de terreau gras

Dont s'imprègnent les draps grenus, râpeux et rudes

Que la servante épaisse, aux lentes attitudes,

Recueillera, ce soir dans son panier d'osier.

Je songe au geste égal, rustique et familier

De cette femme, détachant comme des grappes

De fruits clairs, la blancheur ondoyante des nappes,

Qui claquent comme un vol de colombes, soudain

Et se déploient - halo vivant - par ce jardin

En frappant le silence inconnu d'un bruit d'ailes.

Ô rumeurs, vous flottez aux courbes des tonnelles,

Vous emplissez l'enclos paisible et la maison

Savoure la voluptueuse pâmoison

De se sentir ainsi bercée à vos murmures :

Débordez maintenant dans les chambres obscures,

Et vous reconnaîtrez, dans l'ombre, chaque fois,

L'écho mystérieux qui double votre voix.

 

Francis Carco

La Bohème et mon cœur, 1913

 

 

l-eternel-printemps.Rodin-1886.jpg

 

Auguste RODIN

L'éternel printemps, 1886 

 

 

 

Le-printemps.-C.Monet-1886JPG.JPG

Claude MONET

Le printemps, 1886

Avant les transformations qui en feront un parterre fleuri, le jardin de la propriété de Claude Monet, le Pressoir, était en grande partie constitué par un verger. Au premier plan, le modèle préféré de l'artiste, Suzanne Hoschedé, (peut-être accompagnée ici de Jean Monet en costume blanc ?)

 


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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 06:33

 

 

Terminé pour cette année, le Printemps des Poètes. N'empêche !...

 

- 1 -    

 

 

 

Printemps

 

C'est dans le ciel clair

Un sifflement d'ailes,

Les roses nouvelles

Frissonnent à l'air

Bourdonnant d'abeilles.

 

Le soleil léger

Caresse les feuilles.

Ah ! que tu le veuilles

Ou non, va, chargé

Du fruit de tes veilles.

 

Mais sois ingénu

Comme cette brise

Qui souffle et te grise

D'un philtre inconnu !

 (...)

 

 

Francis Carco

La Bohème et mon cœur,

 

 

 

Ce sont là les premières strophes du poème, souvent enseignées dans les petites classes.

Francis Carco (1886-1958) est un écrivain, journaliste, parolier de chansons et poète. Il est l’auteur de romans connus, comme Jésus la Caille (1914) ou L'homme traqué (1922) qui reçu le Grand Prix du roman de l'Académie française.

 

 

 sempe-amoureux.gif

 

 

... La Bohème et mon cœur ...

 

Dessin de Jean-Jacques SEMPE,

Amoureux

 


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