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5 août 2012 7 05 /08 /août /2012 05:23

 

      ...Les enfants sont en vacances...

Un poème de VOLTAIRE qui ne nécessite pas d'illustration !

 

 

 

 

 

Je cherche un petit bois touffu,

Que vous portez, Aminthe,

Qui couvre, s’il n’est pas tondu

Un gentil labyrinthe.

Tous les mois, on voit quelques fleurs

Colorer le rivage ;

Laissez-moi verser quelques pleurs

Dans ce joli bocage.

 

 

- Allez, monsieur, porter vos pleurs

Sur un autre rivage ;

Vous pourriez bien gâter les fleurs

De mon joli bocage ;

Car, si vous pleuriez tout de bon,

Des pleurs comme les vôtres

Pourraient, dans une autre saison,

M’en faire verser d’autres.

 

 

- Quoi ! vous craignez l’évènement

De l’amoureux mystère ;

Vous ne savez donc pas comment

On agit à Cythère ;

L’amant, modérant sa raison,

Dans cette aimable guerre,

Sait bien arroser le gazon

Sans imbiber la terre.

 

 

- Je voudrais bien, mon cher amant,

Hasarder pour vous plaire ;

Mais dans ce fortuné moment

On ne se connaît guère.

L’amour maîtrisant vos désirs,

Vous ne seriez plus maître

De retrancher de nos plaisirs

Ce qui vous donna l’être.

 

 

Voltaire

1694 - 1778

 

 

 - Pas d'illustration ?    

Quoique...

 

 

 

Voltaire.jpg

 

 


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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 07:14

 

2 août 2012    


 

 

michel-berger.jpgMême s'il n'a vécu que 44 ans, Michel Berger a néanmoins eu le temps de révolutionner la musique en inventant un style mille fois copié depuis. 

Ses mélodies, son rythme, sa façon de placer les mots sur des notes sont restés aujourd'hui des références pour une nouvelle génération d'artistes-interprètes. 

Michel Berger a d'abord travaillé en coulisses, composé pour d'autres, avant de se retrouver sous les projecteurs. Timide, discret, il a été soutenu par celle qui aimait sa musique autant qu'elle l'adorait, France Gall. 

Le couple n'a pas seulement chanté. Il s'est dévoué pour les autres, en participant, dans les années 80, aux premières grandes opérations caritatives, en particulier vers l'Afrique. Michel Berger est aussi le créateur de "Starmania", un "opéra rock" culte, né d'une observation de l'actualité et de l'air du temps.

 

M.Berger.jpg

 

Il y a 20 ans, le 2 août 1992, 
Michel Berger rejoint son paradis blanc.

 

 

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 05:31

 

 

      ...Les enfants sont partis en vacances !

On peut se permettre la lettre (!) de George SAND à MUSSET !

 

 

 

Cher ami,

 

 

Je suis toute émue de vous dire que j'ai

bien compris l'autre jour que vous aviez

toujours une envie folle de me faire

danser. Je garde le souvenir de votre

baiser et je voudrais bien que ce soit

une preuve que je puisse être aimée

par vous. Je suis prête à montrer mon

affection toute désintéressée et sans cal-

cul, et si vous voulez me voir ainsi

vous dévoiler, sans artifice, mon âme

toute nue, daignez me faire visite,

nous causerons et en amis franchement

je vous prouverai que je suis la femme

sincère, capable de vous offrir l'affection

la plus profonde, comme la plus étroite

amitié, en un mot : la meilleure épouse

dont vous puissiez rêver. Puisque votre

âme est libre, pensez que l'abandon ou je

vis est bien long, bien dur et souvent bien

insupportable. Mon chagrin est trop

gros. Accourrez bien vite et venez me le

faire oublier. À vous je veux me sou-

mettre entièrement.

 

 

Votre poupée

 

 

George SAND à son amant, Alfred de MUSSET.

 

 

Sand.jpeg

 

Musset.jpeg

 

George SAND et A. de MUSSET

 

 

 

 

Si quelques un(e)s, probabilité hautement incertaine, se trouvaient simplement conquis par cette bien tendre lettre d'amour courtois, qu'ils n'hésitent pas à le faire savoir.

Nous leur donnerions tout à fait la clé de lecture, plus directe et moins... courtoise !

 


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31 juillet 2012 2 31 /07 /juillet /2012 05:12

 

 

 

 

Il est d'étranges soirs ...

Il est d'étranges soirs où les fleurs ont une âme,
Où dans l'air énervé flotte du repentir,
Où sur la vague lente et lourde d'un soupir
Le coeur le plus secret aux lèvres vient mourir.
Il est d'étranges soirs, où les fleurs ont une âme,
Et, ces soirs-là, je vais tendre comme une femme.

Il est de clairs matins, de roses se coiffant,
Où l'âme a des gaietés d'eaux vives dans les roches,
Où le coeur est un ciel de Pâques plein de cloches,
Où la chair est sans tache et l'esprit sans reproches.
Il est de clairs matins, de roses se coiffant,
Ces matins-là, je vais joyeux comme un enfant.

Il est de mornes jours, où las de se connaître
Le coeur, vieux de mille ans, s'assied sur son butin,
Où le plus cher passé semble un décor déteint,
Où s'agite un minable et vague cabotin.
Il est de mornes jours las du poids de connaître,
Et, ces jours-là, je vais courbé comme un ancêtre.

Il est des nuits de doute, où l'angoisse vous tord,
Où l'âme, au bout de la spirale descendue,
Pâle et sur l'infini terrible suspendue,
Sent le vent de l'abîme, et recule éperdue !
Il est des nuits de doute, où l'angoisse vous tord,
Et, ces nuits-là, je suis dans l'ombre comme un mort.

 

Albert SAMAIN

 

MONDRIAN.jpg

Il est d'étranges soirs où les fleurs ont une âme ...

 

Piet MONDRIAN

Composition en rouge, bleu et blanc II, 1937

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29 juillet 2012 7 29 /07 /juillet /2012 05:47

 

 

 

 

Je t'aime tant

 

 

Je t’aime tant, je t’aime tant :

Je ne puis assez te le dire,

Et je le répète pourtant

À chaque fois que je respire.

Absent, présent, de près, de loin,

Je t’aime est le mot que je trouve :

Seul, avec toi, devant témoin,

Ou je le pense ou je le prouve.

 

Tracer je t’aime en cent façons

Est le seul travail de ma plume ;

Je te chante dans mes chansons,

Je te lis dans chaque volume.

Qu’une beauté m’offre ses traits,

Je te cherche sur son visage ;

Dans les tableaux, dans les portraits

Je veux retrouver ton image.

 

En ville, aux champs, chez moi, dehors,

Ta douce image est caressée ;

Elle se fond, quand je m’endors,

Avec ma dernière pensée ;

Quand je m’éveille, je te vois

Avant d’avoir vu la lumière,

Et mon cœur est plus vite à toi

Que n’est le jour à ma paupière.

 

Absent je ne te quitte pas ;

Tous tes discours je les devine.

Je compte tes soins et tes pas ;

Ce que tu sens, je l’imagine.

Près de toi suis-je de retour !

Je suis aux cieux, c’est un délire ;

Je ne respire que l’amour,

Et c’est ton souffle que j’aspire.

 

Ton cœur m’est tout, mon bien, ma loi ;

Te plaire est toute mon envie ;

Enfin, en toi, par toi, pour toi,

Je respire et tiens à la vie.

Ma bien-aimée, ô mon trésor !

Qu’ajouterai-je à ce langage ?

Dieu ! que je t’aime ! eh bien ! encor

Je voudrais t’aimer davantage.

 

 

Pierre FABRE d’EGLANTINE

1750 - 1794

 

 

 

 

RAZUMOV.jpg

Konstantin RAZUMOV

 

 

Razunov-2.jpg

Konstantin RAZUMOV

 

Konstantin RAZUMOV est un artiste contemporain russe né en 1974 à Moscou.

Voici une courte vidéo présentant son travail.

 

 

 

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28 juillet 2012 6 28 /07 /juillet /2012 05:31

 

 

 

" La rêverie est le clair de lune de la pensée. "

 

 

 

Lunes-.jpg

 

 

 

 

Provenance photo : toile.

 

 

 


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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 05:30

 

 

 

 

Je n'ai songé qu'à toi ...

 

Je n’ai songé qu’à toi, ma Belle, l’autre soir.

Quelque chose flottait de tendre dans l’air noir,

Qui faisait vaguement fondre l’âme trop pleine.

Je marchais, on eût dit, baigné dans ton haleine.

Les souffles qui passaient semblaient rouler dans l’air

Un souvenir obscur et tiède de ta chair.

J’aurais voulu t’avoir près de moi, caressante,

Appuyée à mon bras dans ta grâce enlaçante,

Et lente et paresseuse, et retardant le pas

Pour me baiser sans bruit comme on parle tout bas.

L’amour vibrait en moi comme un clavier qu’on frôle

Ô câline d’amour bercée à mon épaule !

Et je t’évoquais toute avec ton grand manteau,

Et la touffe de fleurs tremblante à ton chapeau,

Et tes souliers vernis luisant dans la nuit sombre,

Et ton ombre au pavé fiancée à mon ombre.

Il est ainsi des soirs faits de douceur qui flotte,

De beaux soirs féminins où le coeur se dorlote,

Et qui font tressaillir l’âme indiciblement

Sous un baiser qui s’ouvre au fond du firmament.

 

Tes yeux me souriaient... et je marchais heureux

Sous le ciel constellé, nocturne et vaporeux,

Pendant que s’entr’ouvrait, blancheur vibrante et pure,

Mon âme - comme un lys ! - passée à ta ceinture.

 

 

Albert SAMAIN

 

 

 

 

Nikephoros-Lytras.jpg

 

Nikephoros LYTRAS

Attente.

LYTRAS est un peintre grec né en 1832 et mort en 1904.

(Provenance : Pinacothèque Nationale, Athènes)

 

 

 

NikiforosLytrasKuss.jpg

 

Le Baiser.

 

 

 

cestherdP.jpg

(...) Mon âme - comme un lys ! - passée à ta ceinture.

 

Illustration : photo toile ©estherdP

 

 

 

 


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18 juillet 2012 3 18 /07 /juillet /2012 05:03

18 juillet 2012    

 

A la suite des articles que nous venons de donner sur le soixante-dixième anniversaire de la Rafle, Nuageneuf est heureux et fier de partager les poèmes qui lui sont adressés. C'est aujourd'hui un poème de Patrice que nous publions ; il vient à point nommé. Espérant que chacune et chacun trouveront plaisir à le découvrir.

 


 

 

 

A l’aube de ma soixantaine, je découvre enfin Paris. Paris des poètes et des artistes, Paris du prestige et de la gloire, Paris du petit peuple et des rois, Paris la fête, Paris l’émeute. Et puis, dans le vacarme du métro, entre Belleville et Barbès, l’Histoire me rattrape. En un éclair, le destin m’offre une scène de rue, quelques instants, anodins mais uniques. Dans la nuit noire fonce et tangue le wagon. Le souvenir des heures sombres de la déportation m’étreint. Des images défilent, les rails hurlent. Pourtant, dans cet enfer, la paix s’annonce par la grâce du sourire d’une dame et l’embarras d’un enfant.

Cette vapeur d’espoir je vous la confie,vous qui entretenez avec tant de fidélité le souvenir de la folie des hommes afin que nous puissions toujours protéger l’espoir et la fraternité.

 

Patrice.

Endeuxmots

 

 

 

 

L’espoir

 


Entre Belleville et Barbès, la rame était pleine.

Entra une petite dame, poussée et hors d’haleine.

Le gamin de Pigalle, la vit et se leva.

Elle  hésita, s’assit et posa son cabas.

 

Dans la nuit noire fonce et tangue le wagon.

 

«Merci beaucoup», dit-elle, de sa voix humble et belle

Et, dans un beau sourire, «Choukran»* ajouta-t-elle.

Rachid rougit sous le regard de son copain.

Il baissa ses yeux doux. Hurlaient les roues du train.

 

Dans la nuit noire fonce et tangue le wagon.

 

Momo, le p’tit marrant, agaçait une fille.

Rachid gêné fixait le sol et la sortie.

Pourquoi une vieille portait-elle sur son poignet

Un horrible tatouage, un code secret ?

 

Dans la nuit noire fonce et tangue le wagon. 


A l’école, plus tard, lors d’un triste anniversaire,

Il vit un très vieux film rescapé de la guerre.

Sous le regard des cameras, un petit gars

Retroussait sa manche, tendait son avant-bras.

 

Dans la nuit noire fonce et tangue le wagon.

 

L’enfant triste montrait gravé sur sa peau tendre

Le numero maudit qui finirait en cendres.

Douce dame de Belleville comment pouviez-vous

Encore aimer, sourire, être aimable avec tous ?

 

Dans la nuit noire fonce et tangue le wagon.

 

Depuis lors, Rachid a noté, pour ses vieux jours :

«A dank !»**, comme un trésor, petit baiser d’Amour.

 

 

Patrice

Endeuxmots   

 

 

 

 

*= «Merci» en arabe

**= «Merci» en Yiddish, langue des Juifs d’Europe Centrale et Orientale

 

 

      ___________

On rappellera que Patrice a tenu pendant un temps un blog très sensible que l'on trouve ici.    

 

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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 07:29

une-page-blanche.jpg

Nuageneuf est toujours très fier de publier les textes et les poèmes que ses lecteurs veulent bien lui adresser. Le poème qui suit est de Virginie. Professeur des écoles, Virginie tient également un blog très savant et particulièrement pédagogique, Le chêne parlant, repris comme il s'entend dans notre courte liste intitulée "Les cents ciels".

 

 

Telle la Poésie tellurique et solaire,

 

 

 

La langue est faite de cendre et de feu,

 

De braises éruptives et de coulées languissantes,

 

De songes d'étés et de réalités glaçantes,

 

De pollens aériens et de troncs abrasés,

 

 

 

D'encres terreuses et de sécheresses blanches,                          

 

De saisons vaporeuses, et d'inspirations lancinantes,

 

D'instants vertigineux et de vides amers,

 

De labeurs poussifs et de vertiges excès,

 

 

 

De vermeilles lectures, et d'écritures bleues,

 

De vies antérieures, et de livresques vapeurs,

 

De proses visiteuses et de vers présents,                                                         

 

 

Pour qu'une seconde à peine un ciel oriental éclaire le coin poussiéreux de ma mansarde.

 

 

Virginie

Le chêne parlant

 

 

 

 

Joseph-Wright-of-Derby.jpeg

 

La langue est faite de cendre et de feu,

 

De braises éruptives et de coulées languissantes, (...)

 

Joseph Wright of Derby

 

Le Vésuve vu de Portici 

Vesuvius from Portici 

1774-1776

 

 

 

 

 

une-page-blanche.jpg

(...) et de sécheresses blanches, (...)

 

 

 

 

 

Friedrich-von-Amerling.L-Orientale.jpg
(...) Pour qu'une seconde à peine un ciel oriental
éclaire le coin poussiéreux de ma mansarde.

 

 

Friedrich Von Amerling (1803 - 1887)

L’orientale (non daté)

 

 

 

 

 

 

 

 


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9 juillet 2012 1 09 /07 /juillet /2012 04:49

 

 

 

ADIEU

 

 

Si l’humble cabaret, noirci

Par la pluie et le vent d’automne,

M’accueille, tu n’es plus ici...

Je souffre et l’amour m’abandonne.

 

Je souffre affreusement. Le jour

Où tu partis, j’appris à rire.

J’ai depuis pleuré, sans l’amour,

Et vécu tristement ma vie.

 

Au moins, garde le souvenir,

Garde mon cœur, berce ma peine !

Chéris cette tendresse ancienne

Qui voulut, blessée, en finir.

 

Je rirai contre une autre épaule,

D’autres baisers me suffiront,

Je les marquerai de mes dents.

Mais tu resteras la plus belle...

 

Francis CARCO

La bohème et mon coeur, 1912

 


 

Carco.jpg

 

Plus proche des artistes qui disent le monde dans ses soubresauts et ses fragiles séductions que des mystères de l'inconscient et le merveilleux prôné par le surréalisme, Francis CARCO (1886 - 1958) milite pour une poésie proche de la chanson, de la fantaisie verbale, au rythme du coeur.


 

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