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22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 06:23

 

22 novembre

Sainte Cécile

 

 

 

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©Jean-Jacques SEMPE

Les musiciens

 

 


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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 12:20

 

 

 

    Mariage pour tous

 

 

 

 

SEMPE.QuelquesManifestants2000.jpg

©Jean-Jacques SEMPE.

Quelques manifestants, 2000

 

 

- Pensons à l'enfant qui n'a rien demandé

et qui se retrouverait avec

deux mères juives !

 

 

 

 


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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 06:23

 

 

 

Litanie des écoliers

 

 

Saint-Anatole,

Que légers soient les jours d'école !

 

Saint Amalfait,

Ah ! Que nos devoirs soient bien faits !

 

Sainte Cordule,

N'oubliez ni point ni virgule.

 

Saint Nicodème,

Donnez-nous la clef des problèmes

 

Sainte Tirelire,

Que Grammaire nous fasse rire !

 

Saint-Siméon,

Allongez les récréations !

 

Saint Espongien,

Effacez tous les mauvais points.

 

Sainte Clémence,

Que viennent vite les vacances !

 

Sainte Marie,

Faites qu'elles soient infinies !

 

 

Maurice CARÊME

 

 

 

 

Sainte Clémence.

Cette grande dame, mariée au comte de Spanheim, vivait avec foi et simplicité au milieu de ses charges de famille. Devenue veuve, elle entre chez les soeurs Bénédictines de Trêves en Rhénanie où elle termine sa vie le 21 mars 1176. 
Clémence vient du latin "clemens", bonté. 
Bonne fête aussi aux Clémentines !
On fête Saint-Clément, l'un des premiers Papes, le 23 novembre. 

Frère Bernard Pineau, OP

Le Jour  du Seigneur.com

 

 

careme1899-1978.jpg

Maurice Carême, 1899-1978

 

 


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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 06:22

 

 

Le mondain, un poème de Voltaire, de l’Académie française

..."J’aime le luxe, et même la mollesse"...

Découvrir ou redécouvrir le poème Le Mondain écrit en 1736 par Voltaire (1694-1778), élu à l’Académie française, le 2 mai 1746. Avec humour et même provocation, Voltaire livre, avec ce poème,

un véritable hymne aux plaisirs de la vie. 

 

 

 

Regrettera qui veut le bon vieux temps,

Et l’âge d’or, et le règne d’Astrée,

Et les beaux jours de Saturne et de Rhée,

Et le jardin de nos premiers parents ;

Moi, je rends grâce à la nature sage

Qui, pour mon bien, m’a fait naître en cet âge

Tant décrié par nos tristes frondeurs :

Ce temps profane est tout fait pour mes mœurs.

J’aime le luxe, et même la mollesse,

Tous les plaisirs, les arts de toute espèce,

La propreté, le goût, les ornements :

Tout honnête homme a de tels sentiments.

Il est bien doux pour mon cœur très immonde

De voir ici l’abondance à la ronde,

Mère des arts et des heureux travaux,

Nous apporter, de sa source féconde,

Et des besoins et des plaisirs nouveaux.

L’or de la terre et les trésors de l’onde,

Leurs habitants et les peuples de l’air,

Tout sert au luxe, aux plaisirs de ce monde.

O le bon temps que ce siècle de fer !

 

Le superflu, chose très nécessaire,

A réuni l’un et l’autre hémisphère.

Voyez-vous pas ces agiles vaisseaux

Qui, du Texel, de Londres, de Bordeaux,

S’en vont chercher, par un heureux échange,

De nouveaux biens, nés aux sources du Gange,

Tandis qu’au loin, vainqueurs des musulmans,

Nos vins de France enivrent les sultans ?

Quand la nature était dans son enfance,

Nos bons aïeux vivaient dans l’ignorance,

Ne connaissant ni le tien ni le mien.

Qu’auraient-ils pu connaître ? ils n’avaient rien,

Ils étaient nus ; et c’est chose très claire

Que qui n’a rien n’a nul partage à faire.

Sobres étaient. Ah ! je le crois encor :

Martialo n’est point du siècle d’or.

D’un bon vin frais ou la mousse ou la sève

Ne gratta point le triste gosier d’Ève ;

La soie et l’or ne brillaient point chez eux,

Admirez-vous pour cela nos aïeux ?

 

Il leur manquait l’industrie et l’aisance :

Est-ce vertu ? c’était pure ignorance.

Quel idiot, s’il avait eu pour lors

Quelque bon lit, aurait couché dehors ?

Mon cher Adam, mon gourmand, mon bon père,

Que faisais-tu dans les jardins d’Éden ?

Travaillais-tu pour ce sot genre humain ?

Caressais-tu madame Ève, ma mère ?

Avouez-moi que vous aviez tous deux

Les ongles longs, un peu noirs et crasseux,

La chevelure un peu mal ordonnée,

Le teint bruni, la peau bise et tannée.

Sans propreté l’amour le plus heureux

N’est plus amour, c’est un besoin honteux.

Bientôt lassés de leur belle aventure,

Dessous un chêne ils soupent galamment

Avec de l’eau, du millet, et du gland ;

Le repas fait, ils dorment sur la dure :

Voilà l’état de la pure nature.

Or maintenant voulez-vous, mes amis,

Savoir un peu, dans nos jours tant maudits,

Soit à Paris, soit dans Londres, ou dans Rome,

Quel est le train des jours d’un honnête homme ?

Entrez chez lui : la foule des beaux-arts,

Enfants du goût, se montre à vos regards.

De mille mains l’éclatante industrie

De ces dehors orna la symétrie.

L’heureux pinceau, le superbe dessin

Du doux Corrège et du savant Poussin

Sont encadrés dans l’or d’une bordure ;

C’est Bouchardon qui fit cette figure,

Et cet argent fut poli par Germain.

Des Gobelins l’aiguille et la teinture

Dans ces tapis surpassent la peinture.

Tous ces objets sont vingt fois répétés

Dans des trumeaux tout brillants de clartés.

De ce salon je vois par la fenêtre,

Dans des jardins, des myrtes en berceaux ;

Je vois jaillir les bondissantes eaux.

Mais du logis j’entends sortir le maître :

Un char commode, avec grâces orné,

Par deux chevaux rapidement traîné,

Paraît aux yeux une maison roulante,

Moitié dorée, et moitié transparente :

Nonchalamment je l’y vois promené ;

De deux ressorts la liante souplesse

Sur le pavé le porte avec mollesse.

Il court au bain : les parfums les plus doux

Rendent sa peau plus fraîche et plus polie.

Le plaisir presse ; il vole au rendez-vous

Chez Camargo, chez Gaussin, chez Julie ;

Il est comblé d’amour et de faveurs.

Il faut se rendre à ce palais magique

Où les beaux vers, la danse, la musique,

L’art de tromper les yeux par les couleurs,

L’art plus heureux de séduire les cœurs,

De cent plaisirs font un plaisir unique.

Il va siffler quelque opéra nouveau,

Ou, malgré lui, court admirer Rameau.

Allons souper. Que ces brillants services,

Que ces ragoûts ont pour moi de délices !

Qu’un cuisinier est un mortel divin !

Chloris, Églé, me versent de leur main

D’un vin d’Aï dont la mousse pressée,

De la bouteille avec force élancée,

Comme un éclair fait voler le bouchon ;

Il part, on rit ; il frappe le plafond.

De ce vin frais l’écume pétillante

De nos Français est l’image brillante.

Le lendemain donne d’autres désirs,

D’autres soupers, et de nouveaux plaisirs.


    Or maintenant, monsieur du Télémaque,

Vantez-nous bien votre petite Ithaque,

Votre Salente, et vos murs malheureux,

Où vos Crétois, tristement vertueux,

Pauvres d’effet, et riches d’abstinence,

Manquent de tout pour avoir l’abondance :

J’admire fort votre style flatteur,

Et votre prose, encor qu’un peu traînante ;

Mais, mon ami, je consens de grand cœur

D’être fessé dans vos murs de Salente,

Si je vais là pour chercher mon bonheur.

Et vous, jardin de ce premier bonhomme,

Jardin fameux par le diable et la pomme,

C’est bien en vain que, par l’orgueil séduits,

Huet, Calmet, dans leur savante audace,

Du paradis ont recherché la place :

Le paradis terrestre est où je suis.

 

 

 

 

 

Dans ce poème, Voltaire fait le faux éloge de l'âge d'or en opposition à l'âge de fer. Son choix est de vivre dans son époque et non de regretter le passé. Il y a bien eu une progression dans la civilisation avec toutes les avancées et les découvertes. Le luxe, dans une acceptation large, est donc un bienfait collectif qui permet d'avancer dans la recherche du bonheur.

 

Ce texte n'est pas sans rappeler l'épicurisme de Montaigne (cf: Les Essais). Ainsi il s'oppose à Pascal qui pense que la civilisation a corrompu l'homme; il s'oppose également à l'attitude de Rousseau qui lui prône une existence en harmonie avec la nature.

 

 

 

 

dom-pe.-Lagerfeld.jpeg

Dom Pérignon Rosé Guitar Case by Karl Lagerfeld     

100 000 €

3 coupes + 6 flacons des plus précieux millésimes de rosés.

 

 

On regardera cette courte sélection extraite de l'émission Bibliothèque Médicis :   

      http://www.dailymotion.com/video/x56lb_le-bonheur-paradoxal-lcp_news

 

 

 

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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 06:25

 

 

 

De Jacques DUPIN, dont nous venons de signaler le décès ici

 

 

 

« S’en tenir à la terre, à l’écriture de la terre, et relever du feu — se lever avec le feu… notre rencontre future, des milliers de fois la première, et la seule… la rectitude, la syncope d’une seule nuit… des élans divergent qui se joignent dans l’épissure de la nuit, un cordage trempé, et le pas de l’un glissant sur le corps de l’autre à travers labours et forêts, déserts et glaciers…

un pas, une enjambée, la dernière toujours — et la suivante, désaccordée, ici, tendue, entendue de personne… le pas qui gravit, qui marque la crête, le même pas descend au ravin… le même pas qui se tient plus haut, à l’aplomb de nous, vertigineux, et passe plus loin dans le souffle, dans l’attente du souffle et de la douleur… »

 

 

Jacques DUPIN
 Échancré

 P.O.L, 1990

 

 

 

Né en 1927 à Privas dans le sud de la France, JACQUES DUPIN vécut à Paris depuis 1944. Son premier recueil de poésie, Cendrier du voyage (GLM, 1950), est préfacé par René Char. À partir de 1952, il travaille pour la revue Cahiers d’art, faisant connaissance avec de nombreux artistes comme Constantin Brancusi, Pablo Picasso, Victor Brauner, Wilfredo Lam, Alexander Calder, Jean Hélion, Georges Braque, Nicolas De Staël, Joan Miró et Alberto Giacometti.

 

 

dupin-5.jpg

Jacques DUPIN fut entre autres le biographe de MIRO.

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3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 06:04

 

 

 

 

 

    Le vieil Eguchi en était venu, dans cette maison, à penser que rien n’était plus beau que le visage insensible d’une jeune femme endormie. N’était-ce pas la suprême consolation que ce monde pouvait offrir ? La plus belle femme ne saurait dans le sommeil dissimuler son âge. Un jeune visage est agréable dans le sommeil, même si la femme n’est pas une beauté. Peut-être aussi ne choisissait-on dans cette maison que des filles agréables à voir dans leur sommeil. Eguchi se contentait de contempler de tout près le petit visage, et il lui semblait que sa propre vie et ses mesquins soucis de tous les jours se dissipaient mollement. Il suffirait sans aucun doute de prendre le somnifère et de s’endormir dans cet état d’esprit pour jouir de cette nuit bénie, mais le vieillard paisiblement tenait les yeux clos et restait immobile. Cette fille déjà lui avait permis de se ressouvenir de la femme de Kôbe, et il lui semblait qu’elle devait encore lui accorder quelque autre souvenir, dont le sommeil risquait de le frustrer.

    L’intuition subite que la jeune femme de Kôbe s’était, dès le retour de son mari après deux ans d’absence, trouvée enceinte, et le sentiment que cette intuition devait de toute nécessité être conforme à la réalité, s’était imposés au vieillard qui ne parvenait plus à s’en défaire. Son aventure avec Eguchi ne pouvait, pensait-il, avoir infligé ni honte ni souillure à l’enfant porté et mis au monde par elle. Le vieillard ressentait comme une bénédiction sa grossesse et son accouchement, dès lors qu’il les tenait pour certains. En cette femme vivait et se mouvait une jeune vie. Pour lui, c’était comme si, à cet instant, on lui avait fait connaître sa propre vieillesse. Mais pourquoi cette femme s’était-elle docilement abandonnée, sans répulsion ni réticence ? Comme si le vieil Eguchi n’avait pas vécu près de soixante ans déjà. Il n’y avait chez cette femme rien de vénal, ni rien de frivole. Eguchi s’était senti avec elle moins coupable en tout cas que là, dans cette maison, étendu aux côtés de la fillette endormie d’un sommeil suspect. Jusqu’à sa façon de se hâter, le lendemain matin, fraîche et dispose, pour retourner chez elle auprès de ses petits enfants, que le vieillard avait appréciée en la regardant de son lit. La pensée qu’il se pouvait qu’elle fût pour lui sa dernière femme jeune la lui avait rendue inoubliable, mais peut-être elle non plus n’avait-elle oublié le vieil Eguchi. Sans qu’ils en eussent été profondément blessés ni l’un ni l’autre, et dussent-ils en garder le secret toute leur vie, ni l’un ni l’autre sans doute n’oublierait jamais.

    Il était étrange malgré tout que, parmi les « Belles endormies », ce fût la petite apprentie qui eût, en ce moment, suscité chez le vieillard le souvenir distinct de la femme de Kôbe.

 

 

Yasunari Kawabata, Les Belles Endormies眠れる美女

Prix Nobel de littérature en 1968

(1899-1972)

 

 

 

 

Kawabata.jpg

 

Les Belles Endormies sont disponibles en poche. Une édition luxueuse mais abordable reste disponible chez Frédéric Clément. 

 

Kawabata-2.jpg

 

 

 


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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 05:45

 

 

 

 

C’est l’amour qui est essentiel.

Le sexe n’est qu’accidentel.

C’est peut-être pareil

Ou différent.

L’homme n’est pas un animal :

C’est une chair intelligente

Bien que parfois malade…

 

 

Fernando Pessoa

1888-1935

 

 

 

Lucian-Freud.jpg

(...) L’homme n’est pas un animal :

C’est une chair intelligente (...)

LUCIAN FREUD

Homme nu

MOMA, NYC

 

« Je ne pourrais jamais mettre quoi que ce soit dans une peinture si ce n’est pas là, en face de moiCe serait un mensonge sans intérêt, une simple ruse de bas étage. » Lucian Freud.

 


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24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 10:07

 

 

 

 

Bleu de bleu

 

Quand j’ai besoin de bleu,

Quand j’ai besoin, de bleu, de bleu,

De bleu de mer et d’outre-mer,

De bleu de ciel et d’outre-ciel,

De bleu marin, de bleu céleste ;


Quand j’ai besoin profond,

Quand j’ai besoin altier,

Quand j’ai besoin d’envol,

Quand j’ai besoin de nage,

Et de plonger en ciel,

Et de voler sous l’eau ;


Quand j’ai besoin de bleu

Pour l’âme et le visage,

Pour tout le corps laver,

Pour ondoyer le cœur ;


Quand j’ai besoin de bleu

Pour mon éternité,

Pour déborder ma vie,

Pour aller au-delà

Rassurer ma terreur

Pour savoir qu’au-delà

Tout reprend de plus belle ;


Quand j’ai besoin de bleu,

L’hiver,

Quand j’ai besoin de bleu,

La nuit

J’ai recours à tes yeux.

 

 

Jean MOGIN

La Belle Alliance.

 

 

Jean Mogin (né en 1921). Poète, dramaturge, homme de radio, sa première pièce, A chacun selon sa faim, créée en 1950 au Vieux-Colombier, fut une révélation. Sa poésie est pure, dépouillée.

 

 

 

Renoir.Jeune-fille-au-ruban-bleu.jpeg

 

Jeune fille au ruban bleu*

 

 

renoir.La-petite-fille-au-ruban-bleu-irene-cahen-danvers.12.jpg

La petite fille au ruban bleu*

 

 

A propos de La petite fille au ruban bleu, voici un texte en forme d'hommage d'Henri MICHAUX :

 

"Dans le visage de la jeune fille est inscrite la civilisation où elle naquit. Elle s'y juge, satisfaite ou non, avec ses caractères propres. Le pays s'y juge encore plus, et si l'eau y est saine, légère, convenablement minéralisée, ce qu'y valent la lumière, le manger, le mode de vie, le système social...Le visage des filles, c'est l'étoffe de la race même, plus que le visage des garçons...Le visage est leur oeuvre d'art, leur inconsciente et pourtant fidèle traduction d'un monde...visages mystérieux portés par la marée des ancêtres... visage de la jeune fille à qui on n'a pas encore volé son ciel... visage musical qu'une lampe intérieure compose plus que ses traits et dont le visage de madone serait l'heureux aboutissement."

Henri MICHAUX 

 

 

* Bien entendu, les toiles sont de Pierre-Auguste RENOIR.

 


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22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 05:01

 

 

 

La demeure en juillet

 

 

La demeure en juillet, pendant l'après-midi.

A l'ombre des volets la chambre s'acclimate ;

Le silence est heureux, calme, doux, attiédi,

Pareil au lait qui dort dans une fraîche jatte.

 

La pendule de bois fait un bruit lent, hardi,

Semblable à quelque chat qui pousse avec sa patte

Les instants, dont l'un chante et l'autre est assourdi.

Le soleil va et vient dans l'ombre délicate.

 

Tout est tendre, paisible, encouragé, charmant,

On dirait que la joie auprès de nous habite ;

Pourtant l'on ne se sent aucun attachement...

Pourquoi n'est-ce jamais dans ces instants qu'on quitte

La vie, avec son grand espace de tourment ?

 

 

Anna de Noailles

1876 - 1933

 

 

 

Jean-Louis-Forain--1852-1931--Anna-de-Noailles--1914.jpeg

 

 

Anna de Noailles peinte en 1914 par

Jean-Louis FORAIN

 1852-1931

 

 

 

 

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 05:02

 

 

 

 

 

La Coquette et l'abeille

 

Chloé, jeune, jolie, et surtout fort coquette,

Tous les matins, en se levant,

Se mettait au travail, j'entends à sa toilette ;

Et là, souriant, minaudant,

Elle disait à son cher confident

Les peines, les plaisirs, les projets de son âme.

Une abeille étourdie arrive en bourdonnant.

Au secours ! Au secours ! Crie aussitôt la dame :

Venez, Lise, Marton, accourez promptement ;

Chassez ce monstre ailé. Le monstre insolemment

Aux lèvres de Chloé se pose.

Chloé s'évanouit, et Marton en fureur

Saisit l'abeille et se dispose

A l'écraser. Hélas ! Lui dit avec douceur

L'insecte malheureux, pardonnez mon erreur ;

La bouche de Chloé me semblait une rose,

Et j'ai cru... ce seul mot à Chloé rend ses sens.

Faisons grâce, dit-elle, à son aveu sincère :

D'ailleurs sa piqûre est légère ;

Depuis qu'elle te parle, à peine je la sens.

Que ne fait-on passer avec un peu d'encens !

 


Jean-Pierre Claris de FLORIAN   

1755-1794

 

 

 

COROT.jpg

 

 

Chloé, jeune, jolie, et surtout fort coquette,

Tous les matins, en se levant,

Se mettait au travail, j'entends à sa toilette ;...

 

Jean-Baptiste Camille COROT

Fillette à sa toilette

(plus souvent nommé : Jeune fille à sa toilette)

Huile sur carton, 1860-1865

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