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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 05:08

 

 

 

Ainsi, quand j'aurai dit combien je vous adore,

Combien je vous désire et combien je t'attends,

Ivresse de l'année, ineffable Printemps,

Tu seras plus limpide et plus luisant encore

Que mon rêve volant, éclatant et chantant!

 

Les délicats sureaux et la pervenche blanche

Me surprendront ainsi que des yeux inconnus,

Les lilas me seront plus vivants et plus nus,

Le rosier plus empli du parfum qu'il épanche,

Et le gazon plus droit, plus lisse et plus ténu;

 

La juvénile odeur, aiguë, acide, frêle,

Des feuillages naissants, tout en vert taffetas,

Sera plus évidente à mon vif odorat

Que n'est aux dents le goût de la fraise nouvelle,

Que n'est le poids charmant des bouquets dans les bras.

 

 

Anna de Noailles

 

 

 

F.Leger-deux-femmes.jpg

 

Fernand LEGER

Les deux femmes au bouquet, 1921

Au sortir de la Première Guerre mondiale, Fernand Léger, profondément marqué par l'expérience du conflit, abandonne sa manière abstraite et opère un retour à la figure. A la fin des années 1920, alors que s'achève sa période mécanique, Léger peint une série de paysages animés et de nombreuses figures féminines.

 

Deux femmes sont ici représentées debout, dans un intérieur, un bouquet à la main. Vues respectivement de face et de profil, elles sont peintes en grisaille : seul le traitement coloré de leur bras respectivement rose et orange les différencie. Chaque élément de leur corps est traité comme une forme pure : ainsi la sphère du visage, la chevelure ondulée, le cône que forme le cou ou encore les bras cylindriques. Leur chromatisme et leur modelé contrastent avec le traitement géométrique de leur environnement qui laisse toutefois reconnaître un cactus dans son pot, une lampe à abat-jour et le pied torsadé d'un guéridon. L'absence d'expression des visages renforce l'impersonnalité de ces deux figures. La massivité de leur corps renforce le statisme de la composition d'où tout dynamisme est exclu. Avec les œuvres de cette série, Léger inaugure un nouveau style figuratif qui s'inscrit dans la tradition classique de la peinture française.

 

Toile exposée au Musée des Beaux Arts de LYON

 


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11 avril 2013 4 11 /04 /avril /2013 05:04

 

 

 

magritte_mask.jpg

René MAGRITTE

La magie noire – 1935 –

"Les titres des tableaux ne sont pas des explications et les tableaux ne sont

pas des illustrations des titres."  

 René MAGRITTE 


 

*

 

...dans le simple appareil

d'une beauté qu'on vient d'arracher au sommeil...

 

 

Narcisse.

Grâces aux dieux, seigneur, Junie entre vos mains

vous assure aujourd'hui du reste des Romains.

Vos ennemis, déchus d'une vaine espérance,

sont allés chez Pallas pleurer leur impuissance.

Mais que vois-je? Vous-même, inquiet, étonné,

plus que Britannicus paraissez consterné.

Que présage à mes yeux cette tristesse obscure

et ces sombres regards errants à l'aventure ?

Tout vous rit: la fortune obéit à vos vœux.

 

Néron.

Narcisse, c'en est fait, Néron est amoureux.

 

Narcisse.

Vous ?

 

Néron.

Depuis un moment, mais pour toute ma vie.

J'aime, que dis-je aimer ? J'idolâtre Junie.

 

Narcisse.

Vous l'aimez ?

 

Néron.

Excité d'un désir curieux,

cette nuit je l'ai vue arriver en ces lieux,

triste, levant au ciel ses yeux mouillés de larmes,

qui brillaient au travers des flambeaux et des armes:

belle, sans ornements, dans le simple appareil

d'une beauté qu'on vient d'arracher au sommeil.

Que veux-tu? Je ne sais si cette négligence,

les ombres, les flambeaux, les cris et le silence,

et le farouche aspect de ses fiers ravisseurs

relevaient de ses yeux les timides douceurs.

Quoi qu'il en soit, ravi d'une si belle vue,

j'ai voulu lui parler, et ma voix s'est perdue:

immobile, saisi d'un long étonnement,

je l'ai laissé passer dans son appartement.

J'ai passé dans le mien. C'est là que solitaire,

de son image en vain j'ai voulu me distraire:

trop présente à mes yeux, je croyais lui parler;

j'aimais jusqu'à ses pleurs que je faisais couler.

Quelquefois, mais trop tard, je lui demandais grâce;

j'employais les soupirs, et même la menace.

Voilà comme, occupé de mon nouvel amour,

mes yeux, sans se fermer, ont attendu le jour.

Mais je m'en fais peut-être une trop belle image;

elle m'est apparue avec trop d'avantage:

Narcisse, qu'en dis-tu ?

 

Narcisse.

Quoi, seigneur ? Croira-t-on

qu'elle ait pu si longtemps se cacher à Néron ?

 

Néron.

Tu le sais bien, Narcisse; et soit que sa colère

m'imputât le malheur qui lui ravit son frère;

soit que son cœur, jaloux d'une austère fierté,

enviât à nos yeux sa naissante beauté;

fidèle à sa douleur, et dans l'ombre enfermée,

elle se dérobait même à sa renommée.

Et c'est cette vertu, si nouvelle à la cour,

dont la persévérance irrite mon amour.

Quoi, Narcisse ? Tandis qu'il n'est point de Romaine

que mon amour n'honore et ne rende plus vaine,

qui dès qu'à ses regards elle ose se fier,

sur le cœur de César ne les vienne essayer:

seule dans son palais la modeste Junie

regarde leurs honneurs comme une ignominie,

fuit, et ne daigne pas peut-être s'informer

si César est aimable, ou bien s'il sait aimer ?

Dis-moi: Britannicus l'aime-t-il ?

 

BRITANNICUS     

 ACTE II , SCENE II .

 

 

 

 

La première représentation de Britannicus est donnée en l’hôtel de Bourgogne en 1669. Pièce en cinq actes de Jean Racine, cette tragédie est aujourd’hui la seconde pièce la plus donnée à la Comédie Française, après Cyrano de Bergerac.


 


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4 avril 2013 4 04 /04 /avril /2013 05:16

 

 

 

Florian, un poète oublié.

 

Jean-Pierre Claris de Florian

1755 - 1794

 

 

Ce protégé de Voltaire, dont nous donnions hier un poème peu connu, est académicien français (1788), romancier, fabuliste, poète et auteur dramatique français. Banni de Paris pendant la Révolution, il fut emprisonné sous la Terreur. Il échappera à la guillotine lors de la chute de Robespierre. Un an après, il meurt des souffrances endurées pendant son emprisonnement, il avait 39 ans... tout comme Boris Vian.

 

Cent douze fables de Florian ont été publiées de son vivant et douze de manière posthume. Ses apologues sont encore cités couramment, comme « Pour vivre heureux, vivons cachés » (Le Grillon), « Chacun son métier, les vaches seront bien gardées » (Le Vacher et le Garde-chasse) ou « L'asile le plus sûr est le sein d'une mère » (La Mère, l'Enfant et les Sarigues). Quant aux expressions « éclairer sa lanterne » ou « rira bien qui rira le dernier », elles sont tirées respectivement des fables Le Singe qui montre la lanterne magique et Les deux Paysans et le Nuage.

Il est en outre l’auteur de nombreux poèmes dont la plupart ont été mis en musique (plus de 200 partitions). Et son poème Plaisir d’amour est devenu une chanson célèbre.

 


kisling-moise-02 

 

 

 

PLAISIR D'AMOUR

 

Plaisir d'amour ne dure qu'un moment,

Chagrin d'amour dure toute la vie.

 

J'ai tout quitté pour l'ingrate Sylvie,

Elle me quitte et prend un autre amant.

Plaisir d'amour ne dure qu'un moment,

Chagrin d'amour dure toute la vie.

 

Tant que cette eau coulera doucement

Vers ce ruisseau qui borde la prairie,

Je t'aimerai, me répétait Sylvie ;

L'eau coule encor, elle a changé pourtant !

 

Plaisir d'amour ne dure qu'un moment,

Chagrin d'amour dure toute la vie.

 

 

Jean-Pierre Claris de FLORIAN

 

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D’origine polonaise, né à Cracovie en 1891, Moïse Kisling fait partie de ces peintres juifs qui quittent leur pays avant la Première Guerre mondiale, pour rejoindre ce qui sera plus tard nommé l’École de Paris, et venir se frotter à l’ébullition artistique parisienne. C’est sur les conseils de Jozef Pankiewicz, son professeur aux Beaux-arts de Cracovie, qu’il s’installe à Paris en 1910. Il rencontre très vite les acteurs majeurs de l’avant-garde, dont Juan Gris et Picasso, puis Soutine et Modigliani avec lequel il lie une profonde amitié. Son fameux atelier à côté du jardin du Luxembourg, rue Joseph Bara, dès 1912, devient le rendez-vous très animé de nombreux artistes, peintres ou écrivains (dont Max Jacob, Cocteau, Radiguet...) et artistes expatriés auxquels il vient souvent en aide.

 

 

 

 

Moïse Kisling

Nu d'Arletty - 1933 - 

Nu au divan rouge - 1918 - Musée du Petit Palais de Genève. 

 

 

 

 



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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 05:12


 

 

 

 

- Ah ! Qu’en termes galants ces choses-là sont mises !

Philinte. Acte premier, scène II -  Le Misanthrope ou l’Atrabilaire amoureux, comédie de Molière - 1666 -

 

Cette réplique de Philinte illustre à dessein – et sans dessins - ce poème de Voltaire, donné ici pour sourire.

 

 *

 

 

Polissonnerie

 

Je cherche un petit bois touffu,

Que vous portez, Aminthe,

Qui couvre, s’il n’est pas tondu

Un gentil labyrinthe.

Tous les mois, on voit quelques fleurs

Colorer le rivage ;

Laissez-moi verser quelques pleurs

Dans ce joli bocage.

 

- Allez, monsieur, porter vos pleurs

Sur un autre rivage ;

Vous pourriez bien gâter les fleurs

De mon joli bocage ;

Car, si vous pleuriez tout de bon,

Des pleurs comme les vôtres

Pourraient, dans une autre saison,

M’en faire verser d’autres.

 

- Quoi ! vous craignez l’évènement

De l’amoureux mystère ;

Vous ne savez donc pas comment

On agit à Cythère ;

L’amant, modérant sa raison,

Dans cette aimable guerre,

Sait bien arroser la gazon

Sans imbiber la terre.

 

- Je voudrais bien, mon cher amant,

Hasarder pour vous plaire ;

Mais dans ce fortuné moment

On ne se connait guère.

L’amour maîtrisant vos désirs,

Vous ne seriez plus maître

De retrancher de nos plaisirs

Ce qui vous donna l’être.

 

 

 

VOLTAIRE 

 

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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 05:18

 

 

 

 Dites ! Dites !

 

 

 

Ah ! dites, dites

Où sont passés les troglodytes ?

 

Où sont passés les troglodytes ?

Où sont passés les Mohicans ?

Et Blériot avec son biplan ?

Et l’Arabie pas Séoudite ?

 

Où sont passés les fiacres

Qu’étaient couverts de nacre ?

Et les cochers boiteux

Qui devenaient le Diable en moins de deux ?

 

Où sont passées les Amazones

Qui n’avaient qu’un sein comme bouclier ?

Où est parti le puits de Dôme ?

Que sont devenus les Alliés ?

 

La guerre de Cent Ans ? Celle de Soixante-Dix ?

Et celle de Trente Ans ?

Et Vercingétorix

Mon ancêtre, mon Gaulois,

Où donc est-il passé avec ses guêtres et ses oies ?

 

Où sont passés les habitants

Des cavernes du bon vieux temps

Qui s’éclairaient modestement

Au moyen de vers luisants ?

 

Où sont passés les Thermopyles ?

Où sont passés les Thermidors ?

Et les Anglais qu’ont pris la pile

Quand Jeanne d’Arc était en or ?

 

Et Léontine la femme à Léon ?

 

Et ce monsieur Napoléon

Qui donnait son foie

A tous les soldats

Et faisait semblant d’être là

Même quand il était dans les draps

Avec la Joséphine extra ?

 

Et Samson ? Et Dalila ?

 

Ah ! dites, dites

Y’en a des choses qui existent.

 

Moi, je veux bien. Moi, je vous crois.

Mais faut vraiment avoir la Foi !

 

 

René de Obaldia    

 

Samson-et-Dalila-G.Moreau.1882jpg.jpg

... Et Samson ? Et Dalila ? ...

 

Gustave MOREAU

SAMSON et DALILA, 1882

 

 

 

milo-manara-17.jpg

 

 

... Où sont passées les Amazones

Qui n’avaient qu’un sein comme bouclier ? ...

 

Milo MANARA


 

 

René de Obaldia aujourd’hui dans un nonagénariat avancé à qui l’on demande  - Quelle vitalité ! Comment faites-vous ? 
répond :

 

« On me dit souvent que je fais plus jeune que mon âge. Je réponds toujours que c'est parce que je n'ai jamais eu la notion du temps. »

 

obaldia1photolot1.jpg

 

 

Textes déjà publiés : ici

 

 


 

René de Obaldia est né le 22 octobre 1918 à Hong-Kong. Il fait ses études à Paris au lycée Condorcet avant d'être mobilisé en 1940. Fait prisonnier, il est envoyé dans un stalag en Silésie. Il est rapatrié comme grand malade en 1944. En 1952, il publie Les richesses naturelles. Après un court passage comme directeur littéraire aux éditions Pierre Horay, il publie son premier roman, Tamerlan des coeurs (1956). Suivront deux récits: Fugue à Waterloo et La passion d'Emile, et un deuxième roman, Le centenaire, «épopée de la mémoire» (1960). Sa carrière de dramaturge commence grâce à Jean Vilar, qui donne Génousie au TNP. Parmi les honneurs dont est ponctuée la carrière de René de Obaldia: le prix de la Critique dramatique pour Génousie (1960) et le grand prix de la poésie de la SACEM pour Innocentines (1988). René de Obaldia a été élu à l'Académie française le 24 juin 1999, au fauteuil de Julien Green.




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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 05:14
Quand tout est dit, disons-le encore et encore !
Charles TRENET. M.EMER.
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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 06:09

 

 

 

 

Il pleut


 

Il pleut. C'est merveilleux, Je t'aime.

Nous resterons à la maison :

Rien ne nous plaît plus que nous-mêmes

Par ce temps d’arrière-saison.

 

 

 

Il pleut. Les taxis vont et viennent.

On voit rouler les autobus

Et les remorqueurs sur la Seine

Font un bruit... qu’on ne s’entend plus !

 

 

 

C’est merveilleux : il pleut. J’écoute

La pluie dont le crépitement

Heurte la vitre goutte à goutte...

Et tu me souris tendrement.

 

 

 

Je t’aime. Oh ! ce bruit d’eau qui pleure,

Qui sanglote comme un adieu.

Tu vas me quitter tout à l’heure :

On dirait qu’il pleut dans tes yeux.


 

 

Francis Carco

 

 

Francis-Carco-1930.jpg

 

Francis Carco est né à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) le 3 juillet 1886.

Poète, conteur, critique, auteur dramatique et romancier, sa jeunesse s'écoule au milieu de la bohème du Quartier latin et de la butte Montmartre. Surnommé le « Romancier des Apaches », Francis Carco a fréquenté tous les peintres, poètes et écrivains de sa génération : Paul-Jean Toulet, Jules Romain, Apollinaire, Picasso, Colette, son mari Willy, Utrillo, Maurice de Vlaminck, Derain, Suzanne Valadon, Marie Laurencin, etc…

En 1923, l'Académie française lui décerne le grand prix du roman pour L’Homme traqué. En 1937, il est élu membre de l'académie Goncourt.

Il meurt à Paris en 1958.

 


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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 06:00

 

 

 

 

Au printemps

 

Une histoire à suivre

Après tout ce blanc vient le vert,

Le printemps vient après l’hiver.

Après le grand froid le soleil, 

Après la neige vient le nid,

Après le noir vient le réveil,

L’histoire n’est jamais finie.

Après tout ce blanc vient le vert,

Le printemps vient après l’hiver,

Et après la pluie le beau temps.

 

 

 

Claude Roy

1915-1997

Farandoles et fariboles

 

 


 

V.-van-Gogh-Le-Jardin-du-poete--1890.jpg

Vincent van GOGH

Le Jardin du poète, 1890

 

 

 

 

Le-printemps.Monet-1886.JPG

Claude MONET

Le printemps, 1886

Avant les transformations qui en feront un parterre fleuri, le jardin de la propriété de Claude Monet, le Pressoir, était en grande partie constitué par un verger. Au premier plan, le modèle préféré de l'artiste, Suzanne Hoschedé, (peut-être accompagnée ici de Jean Monet en costume blanc ?)

 

 

 


Note : 

Après la pluie, le beau temps est un roman de la comtesse de Ségur, édité en 1871.

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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 06:00

 

 

 

Au printemps

 

 

Regardez les branches

Comme elles sont blanches !

Il neige des fleurs.

Riant dans la pluie,

Le soleil essuie

Les saules en pleurs

Et le ciel reflète,

Dans la violette

Ses pures couleurs...

La mouche ouvre l’aile

Et la demoiselle

Aux prunelles d’or,

Au corset de guêpe

Dépliant son crêpe,

A repris l’essor.

L’eau gaîment babille,

Le goujon frétille

Un printemps encore !

 

 

 

Théophile Gautier

(1811-1872)

 

 

 

printemps-neige.jpg

 

... Il neige des fleurs ...

 

 


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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 12:21

 

 

 

Cédric BERNARD écrit un poème au quotidien qu'il donne sur son blog.

 

 

 

 

Si c'était simple

 

Si c'était simple
si c'était juste
ce serait un matin
d'enfant
si c'était chaque jour
l'horloge tournerait
sans balancier

et basta !
la vie a trop coulé des yeux,
l'horizon sourit peut-être,
des blessures aux commissures.
il est parfois dur à soulever,
le cœur du jour.
il a besoin parfois
de la bascule et son élan
pour se jeter
crever un peu plus loin

chaque jour le jour ne renait
pas plus que l'homme,
il garde les instants d'avants
superposés, empiétés, empêtrés.

les jours n'ont pas tous les bleus profonds,
ils ont avec eux les bleus, les mauves, les verts
irisés de ceux des veilles.

 

 

Cédric BERNARD
14 mars 2013

 

 

Les-mots-des-marees.jpg

 

 

 

 

 


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