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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 06:41

 

 

 

J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans.

 

Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,

De vers, de billets doux, de procès, de romances,

Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,

Cache moins de secrets que mon triste cerveau.

C'est une pyramide, un immense caveau,

Qui contient plus de morts que la fosse commune.

—Je suis un cimetière abhorré de la lune,

Où comme des remords se traînent de longs vers

Qui s'acharnent toujours sur mes morts les plus chers.

Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées,

Où gît tout un fouillis de modes surannées,

Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher,

Seuls, respirent l'odeur d'un flacon débouché.

 

Rien n'égale en longueur les boiteuses journées,

Quand sous les lourds flocons des neigeuses années

L'ennui, fruit de la morne incuriosité,

Prend les proportions de l'immortalité.

—Désormais tu n'es plus, ô matière vivante !

Qu'un granit entouré d'une vague épouvante,

Assoupi dans le fond d'un Saharah brumeux ;

Un vieux sphinx ignoré du monde insoucieux,

Oublié sur la carte, et dont l'humeur farouche

Ne chante qu'aux rayons du soleil qui se couche.

 

 

Charles BAUDELAIRE

Les Fleurs du mal, 1857

LXXVI. — Spleen

 

 

 

Melle-O-Murphy-Boucher.jpg

...les pastels plaintifs et les pâles Boucher... 

 

 

François Boucher

Mademoiselle O'Murphy, 1752

 

 

 

*   *   *

 

On n’oubliera pas aujourd’hui René Char, décédé à Paris le 19 février 1988.
Pendant l’Occupation, René Char, sous le nom de Capitaine Alexandre, participe, les armes à la main, à la Résistance, « école de douleur et d’espérance ». Il commande le Service action parachutage de la zone Durance. Son QG est installé à Céreste (Basses-Alpes). Les Feuillets d’Hypnos (repris en volume dans Fureur et mystère), reprennent ses notes du maquis.
 

Rene-CHAR.jpg

 

 

*   *   *

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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 08:00




"...L’homme qui, dès le commencement, a été longtemps baigné dans la molle atmosphère de la femme, dans l’odeur de ses mains, de son sein, de ses genoux, de sa chevelure, de ses vêtements souples et flottants, y a contracté une délicatesse d’épiderme et une distinction d’accent, une espèce d’androgynéité, sans lesquelles le génie le plus âpre et le plus viril reste, relativement à la perfection dans l’art, un être incomplet..."

Charles BAUDELAIRE in
Les Paradis artificiels

 


La Géante

Au temps que la nature en sa verve puissante
Concevait chaque jour des enfants monstrueux,
J'eusse aimé vivre auprès d'une jeune géante,
Comme aux pieds d'une reine un chat voluptueux.

J'eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme
Et grandir librement dans ses terribles jeux ;
Deviner si son cœur couve une sombre flamme

Aux humides brouillards qui nagent dans ses yeux ;

Parcourir à loisir ses magnifiques formes ;
Ramper sur le versant de ses genoux énormes,
Et parfois en été, quand les soleils malsains,

Lasse, la font s'étendre à travers la campagne,
Dormir nonchalamment à l'ombre de ses seins,
Comme un hameau paisible au pied d'une montagne.


 

 

Charles BAUDELAIRE, 19ème poème des Fleurs du mal

 

 

Renoir.Nu-dans-une-chaise.jpg

 

 

Pierre-Auguste RENOIR, Nu dans une chaise, 1900.

 


 

 


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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 08:00

 

extrait

 

 

          (…)Le bercement des nourrices, les câlineries maternelles, les chatteries des sœurs, surtout des sœurs aînées, espèce de mères diminutives, transforment, pour ainsi dire, en la pétrissant, la pâte masculine. L’homme qui, dès le commencement, a été longtemps baigné dans la molle atmosphère de la femme, dans l’odeur de ses mains, de son sein, de ses genoux, de sa chevelure, de ses vêtements souples et flottants,


 

 

Van Dongen


y a contracté une délicatesse d’épiderme et une distinction d’accent, une espèce
d’androgynéité, sans lesquelles le génie le plus âpre et le plus viril reste, relativement
à la perfection dans l’art, un être incomplet. Enfin, je veux dire que le goût précoce
du monde féminin, mundi muliebris, de tout cet appareil ondoyant, scintillant et
parfumé, fait les génies supérieurs ; et je suis convaincu que ma très-intelligente
lectrice absout la forme presque sensuelle de mes expressions, comme elle approuve
et comprend la pureté de ma pensée.(…)

  

 

 

Charles BAUDELAIRE in Petits poèmes en prose – 1868 –

Les Paradis artificiels, Un Mangeur d’opium. VII. Chagrins d’enfance.

 

 


 

Kees-Van-Dongen.jpg

Kees Van Dongen, Tango ou Le Tango de l’archange 1922 – 1935. Coll. Nouveau Musée National de Monaco © Succession Kees Van Dongen / SODRAC2008

 

 


Note : Lire l'article de Patrick Mandon consacré à Van Dongen ici 

 

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16 octobre 2011 7 16 /10 /octobre /2011 07:12

 

 

 

 

La Soupe et les nuages

 

Ma petite folle bien-aimée me donnait à dîner, et par la fenêtre ouverte de la salle à manger je contemplais les mouvantes architectures que Dieu fait avec les vapeurs, les merveilleuses constructions de l'impalpable. Et je me disais, à travers ma contemplation: « - Toutes ces fantasmagories sont presque aussi belles que les yeux de ma belle bien-aimée, la petite folle monstrueuse aux yeux verts. »

 

Et tout à coup je reçus un violent coup de poing dans le dos, et j'entendis une voix rauque et charmante, une voix hystérique et comme enrouée par l'eau-de-vie, la voix de ma chère petite bien-aimée, qui disait: « - Allez-vous bientôt manger votre soupe, s...b... de marchand de nuages? »

 

 

 

Charles Baudelaire in Le Spleen de Paris

 

 

 nuages-au-2K.jpg

...les merveilleuses constructions de l'impalpable...

 

Le Touquet. La baie de Canche. A droite, la "plage des pauvres", le 8/10/2011.

 


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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 06:28

 

 

 

Le vin du solitaire

 

Le regard singulier d'une femme galante

Qui se glisse vers nous comme le rayon blanc

Que la lune onduleuse envoie au lac tremblant,

Quand elle y veut baigner sa beauté nonchalante ;

 

Le dernier sac d'écus dans les doigts d'un joueur ;

Un baiser libertin de la maigre Adeline ;

Les sons d'une musique énervante et câline,

Semblable au cri lointain de l'humaine douleur,

 

Tout cela ne vaut pas, ô bouteille profonde,

Les baumes pénétrants que ta panse féconde

Garde au coeur altéré du poète pieux ;

 

Tu lui verses l'espoir, la jeunesse et la vie,

- Et l'orgueil, ce trésor de toute gueuserie,

Qui nous rend triomphants et semblables aux Dieux !

 

 

Charles Baudelaire in Les Fleurs du mal – Le vin. CVII –

 

 

 

degas-dans-un-cafe-ou-labsinthe.jpg

Illustration :  Edgard Degas, L'absinthe -1876-

Les personnages peints par Degas sont l'actrice Ellen Andrée et le peintre et graveur Marcellin Desboutin. Tous deux ont d’ailleurs également été peints par Édouard Manet.

 

*   *   *

 


Clin d'oeil. Pour faire "tendance", on pourrait illustrer comme suit :

 

 

foire aux vins 2011

 

 

 

foires aux vins-2011

 

     ... Tu lui verses l'espoir, la jeunesse et la vie,...

 

champagne-drappier-carte-d-or-brut-mathusalem

      ...Qui nous rend triomphants et semblables aux Dieux !

 

 

Note : Comme chacun sait, le champagne de chez Drappier etait le favori du Général De Gaulle.

Le champagne Drappier a eu l’honneur d’être choisi par Charles de Gaulle pour ses réceptions privées de Colombey-les-Deux-Églises au cours desquelles il aimait offrir un Champagne aromatique et authentique.

Il découvrit le champagne Drappier grâce à son aide de camp le Colonel de Bonneval fidèle client de la maison et c’est la cuvée Extra Dry, riche en Pinot Noir qui fut adoptée. 
A l’occasion du 50ème anniversaire de l’appel du 18 juin en 1990, la Cuvée Collection Charles de Gaulle fut lancée en hommage au personnage historique qui marqua la Champagne de sa présence.


 

 

 

 

 


 


 

 

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19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 06:44

 

 

 

 

Tes nobles jambes, sous les volants qu'elles chassent,

Tourmentent les désirs obscurs et les agacent,


Comme deux sorcières qui font

Tourner un philtre noir dans un vase profon
d.




Charles Baudelaire in Les fleurs du mal, 1857 - Spleen et Idéal.

 

 

polina-semionova.jpeg

Illustration : Polina Semionova (en russe : Полина Семионова) est une danseuse étoile russe, née à Moscou le 13 septembre 1984. 

 

*  *  *

 

Le quatrain sélectionné ci-dessus est extrait du poème Le Beau Navire que voici in extenso :

 

Le Beau Navire

 

Je veux te raconter, ô molle enchanteresse !

Les diverses beautés qui parent ta jeunesse ;

Je veux te peindre ta beauté,

Où l'enfance s'allie à la maturité.

 

Quand tu vas balayant l'air de ta jupe large,

Tu fais l'effet d'un beau vaisseau qui prend le large,

Chargé de toile, et va roulant

Suivant un rhythme doux, et paresseux, et lent.

 

Sur ton cou large et rond, sur tes épaules grasses,

Ta tête se pavane avec d'étranges grâces ;

D'un air placide et triomphant

Tu passes ton chemin, majestueuse enfant.

 

Je veux te raconter, ô molle enchanteresse !

Les diverses beautés qui parent ta jeunesse ;

Je veux te peindre ta beauté,

Où l'enfance s'allie à la maturité.

 

Ta gorge qui s'avance et qui pousse la moire,

Ta gorge triomphante est une belle armoire

Dont les panneaux bombés et clairs

Comme les boucliers accrochent des éclairs,

 

Boucliers provoquants, armés de pointes roses !

Armoire à doux secrets, pleine de bonnes choses,

De vins, de parfums, de liqueurs

Qui feraient délirer les cerveaux et les coeurs !

 

Quand tu vas balayant l'air de ta jupe large,

Tu fais l'effet d'un beau vaisseau qui prend le large,

Chargé de toile, et va roulant

Suivant un rhythme doux, et paresseux, et lent.

 

Tes nobles jambes, sous les volants qu'elles chassent,

Tourmentent les désirs obscurs et les agacent,

Comme deux sorcières qui font

Tourner un philtre noir dans un vase profond.

 

Tes bras, qui se joueraient des précoces hercules,

Sont des boas luisants les solides émules,

Faits pour serrer obstinément,

Comme pour l'imprimer dans ton coeur, ton amant.

 

Sur ton cou large et rond, sur tes épaules grasses,

Ta tête se pavane avec d'étranges grâces ;

D'un air placide et triomphant

Tu passes ton chemin, majestueuse enfant.

 

 

Charles Baudelaire

 

 


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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 11:56

 

 

 

nuage-2K.JPG

 

- J'aime les nuages... les nuages qui passent...

là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!

 

 

Baudelaire in Petits poèmes en prose, I (1869)

 

 

Photo : L.A.

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23 juillet 2011 6 23 /07 /juillet /2011 06:47

#516

 

 

 

 

La Musique

 

La musique souvent me prend comme une mer !

Vers ma pâle étoile,

Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,

Je mets à la voile 

 

La poitrine en avant et les poumons gonflés

Comme de la toile

J'escalade le dos des flots amoncelés

Que la nuit me voile ;

 

Je sens vibrer en moi toutes les passions

D'un vaisseau qui souffre ;

Le bon vent, la tempête et ses convulsions

 

Sur l'immense gouffre

Me bercent. D'autres fois, calme plat, grand miroir

De mon désespoir !

 

Charles Baudelaire in Les Fleurs du mal - Spleen et Idéal.

 

 

 

Note : On est saisi par le caractère éminemment métaphorique de ce texte. On sait Baudelaire grand admirateur de R.Wagner. Mais plutôt que d'analyser la musique qu'il écoute, le poète nous la donne à entendre par le rythme et les sonorités, et à voir, à travers l'image filée du flot musical qui l'emporte.

Et « la musique » n'est nommément présente que dans le titre…

 


 

Baudelaire et Turner

 

vapeur-dans-la-tempete-de-neige.1268604776.jpg 

Illustration : W.Turner. Le long, long titre est à découvrir ci-dessous...

 


Baudelaire a probablement découvert l’œuvre de Turner (1775-1851) lors de l'exposition universelle de Londres en 1851 tandis que la France ne la découvrit qu'à partir de 1876. Comment n'aurait-il d'ailleurs pas aimé la sauvagerie des éléments naturels, l'or des soirs et des matins, les départs, funérailles, nocturnes éclaboussés d'incendies, (celui du Parlement de Londres), les naufrages, tempêtes et autres avalanches.

Romantique, original à réputation d’excentrique, Joseph Mallord William Turner pouvait conter des fables  jusque dans les titres de ses tableaux comme ce "Tempête de neige : bateau à vapeur au large d'un port faisant des signaux et avançant à la sonde en eau peu profonde. L'auteur se trouvait dans cette tempête la nuit où l'Ariel quitta Harwich". Ouf !

Avec ce titre à rallonge, Turner ajoute en 1842  sa touche de pathos pour faire  plus "vrai" en laissant croire qu'il aurait embarqué sur le navire "Ariel" qui n'a jamais existé (inconnu sur les registres maritimes) et s'y serait fait attacher  quatre heures durant au mât de misaine pour mieux observer la tempête...(alors qu'il avait 68 ans et mourra 9 ans plus tard...).

 

 

turner_port_ruysdael_1827.1268776306.jpg

Illustration : W.Turner. Port Ruysdael. 

 

 


Les commentaires sur Turner sont inspirés d’un savant et réjouissant article de monsieur Philippe Rillon paru dans Le Monde.


 

 

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 07:08

#488

 

 

 

Une nuit que j’étais près d’une affreuse Juive

 

 

Une nuit que j’étais près d’une affreuse Juive,

Comme au long d’un cadavre un cadavre étendu, 


Je me pris à songer près de ce corps vendu 


A la triste beauté dont mon désir se prive.

 

Je me représentai sa majesté native, 


Son regard de vigueur et de grâces armé, 


Ses cheveux qui lui font un casque parfumé, 


Et dont le souvenir pour l’amour me ravive.

 

Car j’eusse avec ferveur baisé ton noble corps, 


Et depuis tes pieds frais jusqu’à tes noires tresses 


Déroulé le trésor des profondes caresses,

 

Si, quelque soir, d’un pleur obtenu sans effort 


Tu pouvais seulement, ô reine des cruelles ! 


Obscurcir la splendeur de tes froides prunelles.

 

 

Baudelaire, Les Fleurs du mal. 
Spleen et Idéal, XXXII

 

Aristide-Maillol.-La-nuit-1920-Stuttgart-.jpg

Illustration : Aristide MAILLOL. La nuit, 1920.    

...Ses cheveux qui lui font un casque parfumé...

 

 

 


 

Note :

Sarah, la prostituée :

 

Le jeune Baudelaire, qui mène une vie de bohème au Quartier Latin, a une liaison avec une prostituée juive du quartier Bréda (le 9ème arrondissement de Paris) nommée Sarah la louchette. Les poèmes qui lui font référence sont : Sarah la louchette et Une nuit que j'étais près d'une affreuse Juive…D’autres exégètes prétendent que c’est par erreur que ces deux poèmes évoquent Sarah et qu’il s’agit au contraire de Jeanne Duval. On ne va pas se disputer pour ça...

 


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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 06:28

 

 

ALLÉGORIE  

 

C'est une femme belle et de riche encolure,

Qui laisse dans son vin traîner sa chevelure.

Les griffes de l'amour, les poisons du tripot,

Tout glisse et tout s'émousse au granit de sa peau.

Elle rit à la mort et nargue la Débauche,

Ces monstres dont la main, qui toujours gratte et fauche,

Dans ses jeux destructeurs a pourtant respecté

De ce corps ferme et droit la rude majesté.

Elle marche en déesse et repose en sultane ;

Elle a dans le plaisir la foi mahométane,

Et dans ses bras ouverts, que remplissent ses seins,

Elle appelle des yeux la race des humains.

Elle croit, elle sait, cette vierge inféconde

Et pourtant nécessaire à la marche du monde,

Que la beauté du corps est un sublime don

Qui de toute infamie arrache le pardon.

Elle ignore l'Enfer comme le Purgatoire,

Et quand l'heure viendra d'entrer dans la Nuit noire,

Elle regardera la face de la Mort,

Ainsi qu'un nouveau-né, - sans haine et sans remord.

 

Charles Baudelaire in  Les Fleurs du Mal. CXIV. – 1857 -

 

 James-Sant--The-moonlit-beauty.jpg

IllustrationJames SANT. The moonlight beauty. 

(...)la beauté du corps est un sublime don

Qui de toute infamie arrache le pardon.(...)

 


 

James Sant (1820-1916) est un portraitiste anglais, nommé membre de la Royal Academy en 1870. Sa production est immense. Official portraitist de la reine Victoria et de la la famille Royale, il vit jusqu’à 96 ans mais quitte la Royal Academy en 1914, il a alors 94 ans, pour dit-il « faire place aux jeunes ». 

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