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21 juillet 2013 7 21 /07 /juillet /2013 10:00

 

 

 

 

SI LES POÈTES ÉTAIENT MOINS BÊTES

 

 

Si les poètes étaient moins bêtes

Et s’ils étaient moins paresseux

Ils rendraient tout le monde heureux

Pour pouvoir s’occuper en paix

De leurs souffrances littéraires

 

 

Ils construiraient des maisons jaunes

Avec des grands jardins devant

Et des arbres pleins de zoizeaux

Des mirliflûtes et des lizeaux

Des mésongres et des feuvertes

Des plumuches, des picassiettes

Et des petits corbeaux tout rouges

Qui diraient la bonne aventure

 

 

Il y aurait de grands jets d’eau

Avec des lumières dedans

Il y aurait deux cents poissons

Depuis le crousque au ramusson

De la libelle au pépamule

De l’orphie au rara curule

Et de l’avoile au canisson

 

 

Il y aurait de l’air tout neuf

Parfumé de l’odeur des feuilles

On mangerait quand on voudrait

Et l’on travaillerait sans hâte

À construire des escaliers

Des formes encor jamais vues

Avec des bois veinés de mauve

Lisses comme elle sous les doigts

 

 

Mais les poètes sont très bêtes

Ils écrivent pour commencer

Au lieu de s’mettre à travailler

Et ça leur donne des remords

Qu’ils conservent jusqu’à la mort

Ravis d’avoir tellement souffert

On leur donne des grands discours

Et on les oublie en un jour

Mais s’ils étaient moins paresseux

On ne les oublierait qu’en deux.

 

 

Boris VIAN

Cantilènes en gelée

 

 

 

(...) Et l’on travaillerait sans hâte

À construire des escaliers

Des formes encor jamais vues (...)

 

 

 

 Escher.jpg

 

 

Escher-1.jpg

 

 

Escher-2.jpg

 

 

 

Gravir un escalier sans fin

 

Le graphiste néerlandais Maurits Cornelis Escher (1898 - 1972) a introduit des illusions optico-géométriques dans ses tableaux. Ses œuvres traduisent les contradictions en matière de perspective avec le nombre infini d'archétypes à trois dimensions que toute image à deux dimensions peut receler.

 

Le premier dessin d'Escher  présenté ci-dessus intitulé «Montée et descente d'escaliers» montre des moines montant et descendant des escaliers sans fin. Il a choisi des moines pour illustrer l'expression néerlandaise «Travail de bénédictin», synonyme de travail inutile. L'illusion d'optique utilisée par Escher consiste en un mélange de vues de la droite et de la gauche (ou par en haut et par en bas).

 

 


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