Poésie, Poésie pour enfant, Poésie pour la jeunesse, Textes classiques et modernes, Mémoire de la Shoah,
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Radio Londres : intense poésie surréaliste des messages codés sur fond de brouillage dont voici quelques-uns, parmi les plus énigmatiques et les plus beaux:
"Je cherche des trèfles à quatre feuilles
Les colimaçons cabriolent
Nous nous roulerons sur le gazon
Les grandes banques ont des succursales partout
Le cardinal a bon appétit
J’aime les femmes en bleu
Elle fait de l’œil avec le pied
La brigade du déluge fera son travail
Ne vous laissez pas tenter par Vénus
Saint Pierre en a marre."
Que déclenchaient ces messages "personnels"? Des attentats? Une destruction de ponts? Une fuite précipitée? Un assassinat ciblé?
Diderot : Diderot a écrit de très nombreuses lettres à la mystérieuse Sophie Volland. On ne sait rien de Louise-Henriette Volland, dite Sophie (1716-1784), sauf qu’elle est restée célibataire. On pense à Apollinaire et Louise de Coligny-Châtillon, dite Lou, évoqués il y a peu ici même. Des lettres viennent d’être publiées dans Diderot. Lettres à Sophie Volland. Ecoutez ça, nous sommes à Paris le 11 mai 1759, l’homme de l’Encyclopédie (vingt ans de travail !) raconte une de ses soirées à son amoureuse: "Nous nous entretînmes d’arts, de poésie, de philosophie et d’amour; de la grandeur et de la vanité de nos entreprises; du sentiment ou du ver de l’immortalité; des hommes, de dieux et des rois; de l’espace et du temps ; de la mort et de la vie. C’était un concert…"
Prodigieux Diderot, qui donnait rendez-vous à sa Sophie dans les jardins du Palais-Royal, sur "le banc d’Argenson". Un jour, il écrit dans le noir: "Je continue à vous parler, sans savoir si je forme des caractères. Partout où il n’y aura rien, lisez que je vous aime." Une autre fois: "Je sens à chaque instant qu’il me manque quelque chose, et quand j’appuie là-dessus, je trouve que c’est vous." Et encore: "On me trouve sérieux, fatigué, rêveur, inattentif, distrait, pas un être qui m’arrête, jamais un mot qui m’intéresse. C’est une indifférence, un dédain qui n’excepte rien. Cependant on a des prétentions ici comme ailleurs, et je m’aperçois que je laisse partout une offense secrète."