Nous avons obtenu trois indiscrétions à propos de Marceline ; nous vous les livrons telles que nous les avons reçues et en profitons pour remercier ici la confiance manifestée par leurs auteurs, qui comme chacun sait sont des habitués de ces colonnes :
Honoré de Balzac, qui admirait sincèrement son talent et la spontanéité de ses vers « assemblages délicats de sonorités douces et harmonieuses et qui évoquent la vie des gens simples » lui écrivait en avril 1834 en parlant d'elle-même :« (...) Elle a donc conservé le souvenir d'un cœur dans lequel elle a pleinement retenti, elle et ses paroles, elle et ses poésies de tout genre, car nous sommes du même pays, Madame, du pays des larmes et de la misère. Nous sommes aussi voisins que peuvent l'être, en France, la prose et la poésie, mais je me rapproche de vous par le sentiment avec lequel je vous admire. ».
Paul Verlaine nous déclare (extraits) : « Nous proclamons à haute et intelligible voix que Marceline Desbordes-Valmore est tout bonnement […] la seule femme de génie et de talent de ce siècle et de tous les siècles […] ». On lui sait gré d'avoir introduit des formes nouvelles : « […] Marceline Desbordes-Valmore a, le premier d’entre les poètes de ce temps, employé avec le plus grand bonheur des rythmes inusités, celui de onze pieds entre autres […] ».
Quant à Charles Baudelaire, il affirme : « Mme Desbordes-Valmore fut femme, fut toujours femme et ne fut absolument que femme ; mais elle fut à un degré extraordinaire l’expression poétique de toutes les beautés naturelles de la femme. »