Poésie, Poésie pour enfant, Poésie pour la jeunesse, Textes classiques et modernes, Mémoire de la Shoah,
8 mars
Journée Internationale de la Femme
Une lectrice mystérieuse et lyonnaise d’adoption nous interpella il y a quelques temps, arguant haut et fort qu’aucune poétesse n’avait place en nos publications. Bigre ! Si la charge était un peu vive - quelques poèmes y trouvent place (*) - on conviendra volontiers que la sacro-sainte parité homme/femme est bien loin d’être respectée.
Louise Labé nait à Lyon en 1524 dans une famille aisée de cordiers. On dit qu'elle monte dans les jardins de la place Bellecour, habillée comme un homme et même qu'elle s'illustre aux jeux martiaux de la joute. Elle apprend l'italien, le latin et écrit des vers. Moins de mille certes mais qui, publiés de son vivant, ont beaucoup de succès. Certains grincheux doutent encore de leur authenticité.
Les vers de Louise sont-ils tout aussi mystérieux que notre lectrice ?
Baise m'encor, rebaise-moy et baise
Baise m'encor, rebaise-moy et baise ;
Donne m'en un de tes plus savoureux,
Donne m'en un de tes plus amoureux :
Je t'en rendray quatre plus chauds que braise.
Las ! te plains-tu ? Çà, que ce mal j'apaise,
En t'en donnant dix autres doucereux.
Ainsi, mêlant nos baisers tant heureux,
Jouissons-nous l'un de l'autre à notre aise.
Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soy et son ami vivra.
Permets m'Amour penser quelque folie :
Tousjours suis mal, vivant discrètement,
Et ne me puis donner contentement
Si hors de moy ne fais quelque saillie.
Louise Labé (1524-1566)
De grandes et belles femmes sont à portée d'un clic de souris (!) ci-dessous :