Journal de l'année 1905. Extraits.
9 août.
Et on a dit à Marinette quelque chose d'un peu sentimental, et, tout à coup, on aperçoit, de l'autre côté de la haie, un paysan qui a entendu et qui a l'air gêné.
Relu de vieilles lettres que j'ai écrites à Marinette. On ne change pas. Migraines, rages de travail, paresses, goût de vivre, et Marinette est toujours au centre.
Ce qui m'étonne, c'est que je n'aie pas donné plus de détails. Il me semble qu'aujourd'hui l'oeil capterait tout. J'ai un meilleur appareil. Mais on s'aperçoit qu'on a tout de même vécu, et qu'il est bien naturel que la vie passe et même finisse par finir.
Un travail de tuteur, de rameur de pois. On soutient la vie des autres : on ne vit pas.
(…)
Une feuille vivante arrachée, par une vague de vent, à l'arbre où elle s'accrochait comme à un mât.
à suivre...