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28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 06:34

 

 

 

 

Je rêvais que je dormais

 

Je rêvais que je dormais.

Naturellement, je ne me laissais pas prendre,

sachant que j’étais éveillé

jusqu’au moment où, me réveillant

je me rappelai que je dormais.

 

Naturellement, je ne me laissais pas prendre,

jusqu’au moment où m’endormant,

je me rappelai que je venais de me réveiller

d’un sommeil où je rêvais que je dormais.

 

Naturellement, je ne me laissais pas prendre,

jusqu’au moment où, perdant toute foi,

je me mis à me mordre les doigts de rage

me demandant malgré la souffrance grandissante

si je me mordais réellement les doigts

ou si seulement je rêvais que je me mordais les doigts

de ne pas savoir si j’étais éveillé ou endormi

et rêvant que j’étais désespéré de ne pas savoir

si je dormais, ou si seulement je…

et me demandant si…

 

 

Henri MICHAUX

La nuit remue 

 

 

E.Delacroix-Le-tasse.jpg

Eugène DELACROIX

Le Tasse dans la maison des fous

 

 

Torquato Tasso, connu en français sous l'appellation le Tasse (en italien, il Tasso), est un poète italien, né le 11 mars 1544 à Sorrente (région de Campanie, Italie), mort le 25 avril 1595 à Rome passé à la postérité pour son immortelle épopée, La Gerusalemme liberata (La Jérusalem délivrée, 1580), où il dépeint une version très romancée des combats qui opposèrent les Chrétiens aux Musulmans à la fin de la Première Croisade, au cours du siège de Jérusalem.
Atteint vers 30 ans d'une maladie mentale, il mourut alors que le pape allait le couronner « Roi des poètes ». Jusqu'au début du XIXe siècle, Le Tasse fut l'un des poètes les plus lus en Europe : Jean-Jacques Rousseau fut un de ses admirateurs ; il aimait lire et relire Le Tasse, dont il cite un vers dans Les Rêveries du promeneur solitaire. Auguste Comte en fit le représentant de la littérature épique moderne dans son calendrier positiviste, et Simone Weil voyait dans La Jérusalem Délivrée l'une des plus hautes expressions de l'espérance chrétienne.
 

 

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commentaires

N
<br /> Cher endeuxmots,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Oui mais votre p'tit belge a acquis la nationalité française en 1955 ! Hi ! Hi !<br /> <br /> <br /> En outre, on rappellera l'amitié qui le liait à NORGE. N'avaient-ils pas tous deux été compagnons de classe au collège Saint Michel de Bruxelles ? Beaucoup de<br /> biographes et autres exégètes - ce que nous ne sommes jamais ici, dieu merci ! - trouvent bien des similitudes entre les deux poètes, pour leurs poésies souvent complètement<br /> décalées, "déjantées" comme disent les djeuns d'aujourd'hui.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Encore merci pour vos participations fidèles et toujours particulièrement enrichissantes !<br /> <br /> <br />  <br />
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E
<br /> Et top ! Un petit belge : Henri Michaux né à Namur en 1899.<br /> <br /> <br /> Quant au lien entre folie et talent littéraire, j'ai lu récemment un article qui faisait état d'une corrélation statistique nette entre activités artistiques et fragilité mentale. Les plus<br /> exposés seraient les écrivains et poètes. Créativité et folie (schizophrénie, névrose bipolaire) se frôlent souvent dangereusement. Questions : A l'époque des neuroleptiques auront nous encore<br /> des génies ? Quel est le prix acceptable de la sérénité ? Ou inversément , y-t-il un prix acceptable à payer pour la création artistique ?<br /> <br /> <br /> Merci de nous avoir fait découvrir tant H. Michaux que Torquato Tasso<br />
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