La Naissance
Trois fois trois jours la cloche des douleurs t’éveilla et ton visage prit la couleur qui m’avertissait. Toute ta chair se hâtait vers ce dernier travail.
L’éternel miracle était encore une fois à notre porte.
La grande poussée victorieuse libéra le poisson tout luisant de sa mère. Il était là, dangereux à tenir, et nous ne savions pas s’il était déjà lui ou encore nous.
C’est alors que nos yeux se reconnurent. Nous échangeâmes nos joies d’avoir mené la tâche, nos vigueurs d’avoir résisté à d’autres tentations, nos confiances de nous connaître.
Notre poisson restait là, endormi, après le grand effort de ses poumons et nous ne savions pas encore si son âme était arrivée.
Gabriel COUSIN
Ces poèmes extraits de divers recueils sont inclus dans l'anthologie Dérober le feu.
DALI
Enfant géopolitique observant la naissance de l'homme nouveau
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