Poésie, Poésie pour enfant, Poésie pour la jeunesse, Textes classiques et modernes, Mémoire de la Shoah,
LA JEUNE FILLE VIETNAMIENNE
Elle descend l’escalier d’un jardin.
Hier soir son ami est parti. Il est aussi jeune qu’elle. Il doit marcher dans la forêt, son barda sur la tête, l’oreille collée à la liberté.
Elle va. Déjà elle entend, comme des clochettes, les voix des enfants allongés sous les arbres, car l’école a été bombardée. Elle parlera aujourd’hui de la poésie française.
Quand les Français ne tueront plus, son ami reviendra parmi les fleurs.
Elle ne voit plus les fleurs, elle n’entend plus les enfants. Elle est lui. Elle l’aide à marcher, elle l’aide à souffrir, elle l’aide à revenir.
Gabriel COUSIN
Mai 1952
©Etienne Musslin 02/06
JEUNE VIETNAMIENNE H'MONG
(Nord du Viêt Nam, près la frontière avec la Chine)