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29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 06:54

 

 

Dans bien longtemps

 

Dans bien longtemps je suis passé par le château des feuilles

Elles jaunissaient lentement dans la mousse

Et loin les coquillages s’accrochaient désespérément

Aux rochers de la mer

Ton souvenir ou plutôt ta tendre présence était à la

Même place

Présence transparente et la mienne

Rien n’avait changé mais tout avait vieilli en même

Temps que mes tempes et mes yeux

N’aimez-vous pas ce lieu commun? Laissez-moi laissez-

Moi c’est si rare cette ironique satisfaction

Tout avait vieilli sauf ta présence

Dans bien longtemps je suis passé par la marée du jour

Solitaire

Les flots étaient toujours illusoires

La carcasse du navire naufragé que tu connais - tu te

Rappelles cette nuit de tempête et de baisers ? - était-

Ce un navire naufragé ou un délicat chapeau de

Femme roulé par le vent dans la pluie du printemps ?

- était à la même place

Et puis foutaise larirette dansons parmi les prunelliers !

Les apéritifs avaient changé de nom et de couleur

Les arcs-en-ciel qui servent de cadre aux glaces

Dans bien longtemps tu m’as aimé.

 


 

Robert DESNOS in Les Ténèbres, poème XX. A la mystérieuse (recueil Corps et Biens)

 


 

 

90 peintures, dessins et céramiques de Kees VAN DONGEN (1877-1968) sont exposées jusqu’au 17 juillet 2011 au Musée d’art moderne de Paris 16e. On choisit ici d’illustrer le poème de Desnos de manière totalement subjective par les toiles qui suivent :

 

Van-Dongen.jpg 

...Présence transparente...

 

Femme sous un chapeau vert. -1905-

 

 

 

Van-Dongen-La-cafe-Florian-a-Venise-1921.jpg 

...tout avait vieilli sauf ta présence...

 

Le café Florian à Venise – 1921 –

 

 

 

Van-Dongen-Les-escarpins-mauves-1921.jpg 

...Dans bien longtemps tu m’as aimé.

 

 

Les escarpins mauves – 1921 -


 




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commentaires

N
<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Vos visites, cher Pierre, nous enrichissent chaque fois. Soyez-en vivement remercié. Bien des exégètes, tels des médecins légistes, se sont penchés pour disséquer<br /> ce poème, les pauvres ! Disons leur tous en chœur :<br /> <br /> <br />  <br /> Et puis foutaise larirette dansons parmi les prunelliers<br /> !<br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Cher Jean Michel. Cette phrase du poème de Desnos "Dans bien longtemps tu m'as aimé" ouvrait un chapitre d'un livre d'Etienne Klein (le facteur temps ne sonne jamais deux fois) et elle m'avait<br /> frappée,  d'abord par son étrange construction et aussi  parcequ'elle exprimait paradoxalement et d'une manière dégaée, presque neutre, les joies ou les tourments de l'armour. Elle<br /> vient clore de son étrange singularité, un magnifique poème.<br /> <br /> <br /> Bien à vous.<br /> <br /> <br /> <br />
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