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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 06:45

#514

 

 

Les hiboux

 

Ce sont les mères des hiboux

Qui désiraient chercher les poux

De leurs enfants, leurs petits choux,

En les tenant sur les genoux.

 

Leurs yeux d'or valent des bijoux

Leur bec est dur comme cailloux,

Ils sont doux comme des joujoux,

Mais aux hiboux point de genoux !

Votre histoire se passait où ?

 

Chez les Zoulous ? Les Andalous ?

Ou dans la cabane bambou ?

A Moscou ? Ou à Tombouctou ?

En Anjou ou dans le Poitou ?

Au Pérou ou chez les Mandchous ?

 

Hou ! Hou !

Pas du tout, c'était chez les fous.

 

 

eva_joly_lunettes_rouges.jpg 

Hou ! Hou !

...Pas du tout, c’était chez les fous.


 

- Attention les petits zenfants ! La photo ci-dessus ne représente pas "la mère des hiboux" comme on pourrait le croire. Pas du tout... Pas du tout...

 

 

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20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 06:45

#513

 

La Javanaise est une chanson de Serge Gainsbourg, initialement écrite pour Juliette Gréco, qu'il interprète en 1963. 

 

 

 

 

 

La Javanaise 

 

J'avoue

J'en ai

Bavé

Pas vous

Mon amour

Avant

D'avoir

Eu vent

De vous

Mon amour

 

Ne vous déplaise

En dansant la Javanaise

Nous nous aimions

Le temps d'une chanson

 

A votre

Avis

Qu'avons-nous vu

De l'amour

De vous

A moi

Vous m'avez eu

Mon amour

 

Ne vous déplaise

En dansant la Javanaise

Nous nous aimions

Le temps d'une chanson

 

Hélas

Avril

En vain

Me voue

A l'amour

J'avais

Envie

De voir

En vous

Cet amour

 

Ne vous déplaise

En dansant la Javanaise

Nous nous aimions

Le temps d'une chanson

 

La vie

Ne vaut

D'être

Vécue

Sans amour

Mais c'est

Vous qui

L'avez

Voulu

Mon amour

 

Ne vous déplaise

En dansant la Javanaise

Nous nous aimions

Le temps d'une chanson.

 

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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 17:00

 

La France rend hommage à ses soldats morts en Afghanistan. Cour des Invalides, le 19 juillet 2011.

 

 

sarkozy-hommage-afghanistan-OK-philippe-wojazer.jpeg

     © Photo P.WOJAZER pour REUTERS

 

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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 09:06

#512    

 

 

 

Le secret

 

Sur le chemin près du bois

J’ai trouvé tout un trésor :

Une coquille de noix

Une sauterelle en or

Un arc-en-ciel qu’était mort.

 

À personne je n’ai rien dit

Dans ma main je les ai pris

Et je l’ai tenue fermée

Fermée jusqu’à l’étrangler

Du lundi au samedi.

 

Le dimanche l’ai rouverte

Mais il n’y avait plus rien !

 

Et j’ai raconté au chien

Couché dans sa niche verte

Comme j’avais du chagrin.

 

Il m’a dit sans aboyer :

" Cette nuit, tu vas rêver. "

La nuit, il faisait si noir

Que j’ai cru à une histoire

Et que tout était perdu.

 

Mais d’un seul coup j’ai bien vu

Un navire dans le ciel

Traîné par une sauterelle

Sur des vagues d’arc-en-ciel !

 

René de Obaldia, in Innocentines, Poèmes pour enfants et quelques adultes.

 

 

obaldia-le-secret.jpg

 

...Mais d’un seul coup j’ai bien vu

Un navire dans le ciel

Traîné par une sauterelle

Sur des vagues d’arc-en-ciel !

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17 juillet 2011 7 17 /07 /juillet /2011 06:56

 

 

Je suis juive  

 

 

Née et élevée au sein d’une famille française de longue date, j’étais française sans avoir à me poser de question. Mais être juive, qu’est-ce que cela signifie pour moi comme pour mes parents, dès lors qu’agnostique – comme l’étaient déjà mes grands parents – la religion était totalement absente de notre foyer familial ?

 

De mon père, j’ai surtout retenu que son appartenance à la judéité était liée au savoir et à la culture que les juifs ont acquis au fil des siècles en des temps où fort peu y avaient accès. Ils étaient demeurés le peuple du Livre, quelles que soient les persécutions, la misère et l’errance.

 

Pour ma mère, il s’agissait d’avantage d’un attachement aux valeurs pour lesquelles, au long de leur longue et tragique histoire, les juifs n’avaient cessé de lutter : la tolérance, le respect des droits de chacun et de toutes les identités, la solidarité.

 

Tous deux sont morts en déportation, me laissant pour seul héritage ces valeurs humanistes que pour eux le judaïsme incarnait.

De cet héritage, il ne m’est pas possible de dissocier le souvenir sans cesse présent, obsédant même, des six millions de juifs exterminés pour la seule raison qu’ils étaient juifs. Six millions dont furent mes parents, mon frère et nombre de mes proches. Je ne peux me séparer d’eux.

 

Cela suffit pour que jusqu’à ma mort, ma judéité soit imprescriptible.

Le kaddish sera dit sur ma tombe.

 

 

Je suis juive.  Simone VEIL

 

SimoneVeil.jpg

 

 

 


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16 juillet 2011 6 16 /07 /juillet /2011 06:58

#510

 

Vent printanier    

 

Instructions de M. Hennequin, directeur de la police municipale de Paris, aux agents de police lors de la Rafle du Vél' d'Hiv' à Paris, 16-17 juillet 1942 :


 

1. Les gardiens et inspecteurs, après avoir vérifié l'identité des Juifs qu'ils ont mission d'arrêter, n'ont pas à discuter les différentes observations qui peuvent être formulées par eux [...]

2. Ils n'ont pas à discuter non plus sur l'état de santé. Tout Juif à arrêter doit être conduit au Centre primaire.

3. Les agents chargés de l'arrestation s'assurent lorsque tous les occupants du logement sont à emmener, que les compteurs à gaz, de l'électricité et de l'eau sont bien fermés. Les animaux sont confiés au concierge. [...]

7. [...] Les opérations doivent être effectuées avec le maximun de rapidité, sans paroles inutiles et sans aucun commentaire.

8. Les gardiens et inspecteurs chargés de l'arrestation rempliront les mentions figurant au dos de chacune des fiches :

Indication de l'arrondissement ou de la circonscription du lieu d'arrestation ;

« Arrêté par », en indiquant les noms et services de chacun des gardiens et inspecteurs ayant opéré l'arrestation ;

Le nom de la personne à qui les clés auront été remises ;

Au cas de non-arrestation seulement de l'individu mentionné sur la fiche, les raisons pour lesquelles elle n'a pu être faite et tous renseignements succints utiles ;

 

Et selon le tableau ci-après :

SERVICE :

Agents capteurs :

Nom..............................................

Nom..............................................

Service..............................................

Service..............................................

Clés remises à M. ..............................................

No ..............................................

rue ..............................................

Renseignements en cas de non-arrestation

Paris, le 12 juillet 1942

Le Directeur de la Police Municipale

Signé HENNEQUIN 

 

 


 

      Bref rappel sur la Rafle

 

Ces 16 et 17 juillet 1942, 1 129 hommes, 2 916 femmes et 4 115 enfants ont été arrêtés par la police française et enfermés au Vélodrome d’Hiver.

Simultanément, 1 989 hommes et 3 003 femmes, couples sans enfants et célibataires, avaient été arrêtés et enfermés dans le camp de Drancy.

 

La quasi-totalité des 13 152 raflés furent déportés après séparation brutale dans les camps de Beaune-la-Rolande et Pithiviers des enfants en bas âge, environ 3 000, de leurs parents qui furent déportés les premiers.

 

Quant aux enfants, transférés à Drancy, ils en furent déportés entre le 17 et le 31 août 1942, mélangés à des adultes juifs en provenance de la zone libre où ils avaient également été arrêtés par les forces de police vichystes.


La seule photo existante :

42.jpg

 

1942 - 1995 ... Le grand silence. Enfin une voix se lève :

    

Extrait du discours de Jacques CHIRAC, Président de la République, prononcé le 16 juillet 1995 devant le monument commémoratif de la Rafle,

Square de la place des Martyrs Juifs du Vélodrome d’Hiver.

 

 

« Ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'État français.

Il y a cinquante-trois ans, le 16 juillet 1942, 4 500 policiers et gendarmes français, sous l'autorité de leurs chefs, répondaient aux exigences des nazis.

Ce jour-là, dans la capitale et en région parisienne, près de dix mille hommes, femmes et enfants juifs furent arrêtés à leur domicile, au petit matin, et rassemblés dans les commissariats de police.
(…)


La France, patrie des Lumières et des Droits de l'Homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux. »

 

 

Place-des-Martyrs-Juifs-du-Velodrome-d-Hiver-Paris-15.jpg


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15 juillet 2011 5 15 /07 /juillet /2011 07:05

#509

 

Vent printanier

 

A Paris le 15 juillet 1942 a lieu une réunion technique pour la mise au point de la rafle de Paris, nom de code : "Vent printanier" (!). Y participent Dannecker, Darquier de Pellepoix, commissaire aux questions juives, Leguay, adjoint du chef de la police en zone occupée, François, directeur des camps de transit, Hennequin, directeur de la Police municipale de Paris, Tulard, directeur du fichier Juif de la préfecture de Paris, Garier, représentant le préfet du Département de la Seine, Schweblin, directeur de la Police anti-juive, Gallien, chef de cabinet de Darquier de Pellepoix, Guidot, officier d’Etat Major de la police municipale.

On avait choisi le Vélodrome d'Hiver pour rassembler les Juifs arrêtés avant de les déporter à l'Est. 9 000 hommes participeraient à l'opération, tous français. La gendarmerie française servirait d'escorte. Les policiers allemands n'interviendraient pas ouvertement dans la rafle qui, en principe, ne visait que des Juifs étrangers, ou apatrides, émigrés en France dans les années précédentes.

Au cours de cette veillée d'armes, au soir du 15 juillet 1942, on distribuait les ultimes consignes, on réquisitionnait les derniers autobus. Il s'agissait de transporter et d'enfermer près de 28 000 personnes, hommes, femmes et enfants. Une telle opération ne s'improvise pas. Des préparatifs d'une telle ampleur devaient nécessairement entraîner des fuites. Tous les fonctionnaires occupés à ventiler le fichier, tous les policiers mobilisés n'étaient pas nécessairement collaborateurs et antisémites. Ils avaient parfois des amis juifs qu'il leur était facile de prévenir, même d'une façon anonyme.

Aussi des rumeurs, des tracts circulaient-ils sous le manteau dans les quartiers populeux où les Juifs pauvres, depuis des siècles, ont l'habitude de s'amalgamer en arrivant à Paris. Une feuille clandestine, éditée en français et en yiddish, leur conseillait de se cacher, car une terrible épreuve les attendait. Une voix inconnue prévenait certains Israélites qui possédaient encore le téléphone (la loi le leur interdisait désormais) que la « nuit allait être chaude ».

La plupart de ceux qui avaient la chance de recevoir un tel avertissement comprenaient le danger qu'ils couraient, mais ils ne savaient guère comment y parer. Ils ne pouvaient fuir Paris sans faux papiers, car les leurs portaient le mot JUIF et la police surveillait toutes les gares. Ils ne possédaient presque plus d'argent. Passer en zone libre exigeait d'eux une filière qui n'était pas toujours sûre. Et puis il y avait les enfants qui paralysaient tout espoir de fuite.

 

Aussi certains, accablés ou fatalistes, ne voulurent pas croire au péril qui les menaçait et attendirent leur sort avec résignation. D'ailleurs ils conservaient la certitude que la France ne les abandonnerait pas.

D'autres, justement, avaient servi dans l'armée française et étaient médaillés de guerre. Ils entretenaient l'illusion d'être protégés par leurs médailles, comme on le leur avait laissé croire, et comme c'était le cas en zone libre. Ils ne tentèrent rien pour se mettre à l'abri alors qu'ils le pouvaient encore.

Pourtant quelques-uns plus lucides, plus prudents, se réfugièrent chez des amis ou des voisins, dans des cachettes que leur prévoyance avait préparées et purent ainsi échapper à ce que les Juifs ont appelé le jeudi noir. Beaucoup laissèrent leurs femmes et leurs enfants dans leur logement, car ils croyaient naïvement qu'on n'arrêterait que les hommes. Et déjà le soleil se couchait sur Paris.

 

Sur les douze mille victimes du Jeudi Noir, seule une vingtaine de rescapés reverra Paris libéré. Une vingtaine ! Et pas un seul des 4 051 enfants.

 


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14 juillet 2011 4 14 /07 /juillet /2011 07:18

#508

 

 

 

bbdrapeau1

 

 

 

 …Plein de sang dans le bas et de ciel dans le haut,


Puisque le bas trempa dans une horreur féconde,


Et que le haut baigna dans les espoirs du monde…

 

Edmond ROSTAND in L'Aiglon.

 


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13 juillet 2011 3 13 /07 /juillet /2011 06:54

 #507

 

 

 

 

 

Enfance

 

(Extrait III)

 

 

Au bois il y a un oiseau, son chant vous arrête et vous fait rougir.

   Il y a une horloge qui ne sonne pas.

   Il y a une fondrière avec un nid de bêtes blanches.

   Il y a une cathédrale qui descend et un lac qui monte.

   Il y a une petite voiture abandonnée dans le taillis, ou qui descend le sentier en courant, enrubannée.

   Il y a une troupe de petits comédiens en costumes, aperçus sur la route à travers la lisière du bois.

   Il y a enfin, quand l’on a faim et soif, quelqu’un qui vous chasse.

 

 

Arthur Rimbaud in Les Illuminations (1873-1875)

 

 

dali-montremolle-1931.jpg

...Il y a une horloge qui ne sonne pas.

 

Illustration : Salvador DALI. Montre molle, La persistance de la mémoire, 1931. 

 

 


 

Note : Les poèmes de la série Enfance sont au nombre de cinq. Dans celui-ci, le troisième, pas de « Je ». Mais des évènements minuscules, des trouvailles, des rencontres, celles de l’enfance rêveuse et solitaire. Les  joies paraissent fragiles ou menacées, les envies sans doute insatisfaites…

 


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12 juillet 2011 2 12 /07 /juillet /2011 06:43

 

 

Transition

 

                            

À Édouard Manet.

 

 

Le vent, tiède éclaireur de l’assaut du printemps,

Soulève un brouillard vert de bourgeons dans les branches.

La pluie et le soleil, le calme et les autans,

Les bois noirs sur le ciel, la neige en bandes blanches,

Alternent. La nature a comme dix-sept ans,

Jeune fille énervée, oscillant sur ses hanches,

Riant, pleurant, selon ses caprices flottants.

 

Pas encor le printemps, mais ce n’est plus l’hiver.

Votre âme, ô ma charmante, a ces heures mêlées.

Les branches noires sont pleines d’un brouillard vert.

Les mots méchants et les paroles désolées,

Sur vos lèvres, bouton d’églantine entrouvert,

Cessent à mes baisers. Ainsi les giboulées

Fondent, et le gazon s’émaille à découvert.

 

Votre moue est changée en rire à mes baisers,

Comme la neige fond, pâle retardataire,

Aux triomphants rayons du soleil. Apaisés,

Vos yeux, qui me jetaient des regards de panthère,

Sont bien doux maintenant. Chère, vous vous taisez

Comme le vent neigeux et froid vient de se taire.

Votre joue et le soir sont tièdes et rosés.

 

Charles CROS  

Le coffret de santal, 1873.

 

 

 

 

Le-balcon-manet-1868-1869.jpg

...Chère, vous vous taisez...

Edouard MANET.

 Le balcon, 1868-1869,

On notera la combinaison du jeu sur l'espace et l'éclairage, pas de clair-obscur : toute la lumière est en avant du tableau, toute l'ombre est de l'autre coté.

Les trois personnages se tiennent à la limite ombre/lumière, intérieur/extérieur, vie/mort.

 


Le Balcon inspirera 90 ans plus tard René Magritte !

 

Le-balcon-de-Manet-1950-magritte.jpg

René Magritte.

Le balcon de Manet, 1950.

 


 

Relire les poèmes et textes de Charles Cros déjà publiés ici

 

 


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