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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 06:52

Il est un air, pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber.
Un air très vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets !

Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit...
C'est sous Louis treize ; et je crois voir s'étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit ;

Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre les fleurs;

Puis une dame à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue... - et dont je me souviens !

Gérard de Nerval
 
Odelettes

Note 1: publié initialement en 1832 dans les Annales romantiques, ce poème fait partie en 1834 du recueil Odelettes, dont Nerval déclarait qu'elles étaient inspirées de Ronsard.

Note 2 : dans le deuxième vers, Weber se prononce " Wèbre". 


Dali--Jeune-fille-a-la-fenetre-1925.jpg
Salvador DALI
Jeune femme à la fenêtre, 1925


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