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12 octobre 2012 5 12 /10 /octobre /2012 05:13

 

 

 

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Mo Yan, écrivain de la Chine, entre truculence et réalisme.


L'auteur chinois, dont le nom signifie "ne pas dire",

a été sacré Prix Nobel de littérature 2012.

 

 

 

 

 

Le Nobel de littérature a été décerné jeudi au Chinois Mo Yan. Un choix historique, puisqu'il s'agit du premier écrivain chinois de Chine à recevoir ce prix, et qui vient récompenser une écriture au réalisme hallucinatoire et à la truculence toute rabelaisienne. "C'est un satiriste très ancré dans la tradition populaire, qui mélange conte et réalisme. Au travers de scènes de banquets ou de grands massacres, d'histoires de paysanneries ou d'animaux doués de paroles, c'est la Chine contemporaine qu'il raconte. Au point qu'il a un jour déclaré usurper la place des journalistes !" analyse Marie-Françoise Leclère, journaliste au Point.

 

Best-sellers

 

Son réalisme d'écriture et l'attachement à son terroir en Chine orientale valent à ce romancier de 57 ans d'être également comparé à l'Américain William Faulkner ou au Colombien Gabriel García Márquez. Deux illustres prédécesseurs qu'il a rejoints jeudi sur la liste des lauréats du Nobel de littérature, succédant au poète suédois Tomas Tranströmer, Prix Nobel 2011.(Voir le poème déjà publié le 6 octobre 2011 en cliquant sur le lien)

 

Mo Yan, visage piriforme et chevelure clairsemée poivre et sel, est aujourd'hui l'un des auteurs chinois les plus réputés, dans son pays et à l'étranger. Il a atteint la notoriété avec Le clan du sorgho, porté à l'écran sous le titre Le sorgho rouge par le fameux réalisateur Zhang Yimou. Même si ses oeuvres sont fréquemment des "pavés" dépassant les 500 pages après traduction, elles figurent régulièrement parmi les best-sellers en Chine. On peut donc gager du contentement que suscitera ce prix au sein de la population chinoise.

 

"Les Chinois seront évidemment d'autant plus contents qu'il s'agit du premier écrivain chinois de Chine à être récompensé. Mais il y aura aussi de la contestation de la part de ses pairs, certains l'accuseront d'être une caution du régime. Même s'il n'est pas tendre, il n'attaque pas frontalement et n'a été que très peu censuré, notamment pour Beaux seins, belles fesses", estime Marie-Françoise Leclère. "Mo Yan est un grand auteur (...) qui rédige le grand roman de la Chine, tout en étant très malin quant à ce qui peut ou ne peut pas être écrit", résume de son côté Eric Abrahamsen, expert américain en littérature chinoise.

 

Sauvé par l'armée

 

De son vrai nom Guan Moye, Mo Yan est né en 1955 au sein d'une famille rurale qui a connu la faim lors du Grand Bond en avant (1958-1961). Dans sa région natale du Shandong, il vit donc une jeunesse marquée par les privations, une scolarité perturbée et vite interrompue, en pleine Révolution culturelle. "Enfant, il était très taciturne, il parlait peu, il était très renfermé sur lui-même", rappelle Sylvie Gentil, l'une des premières traductrices de l'auteur. Plus tard, il choisira comme nom de plume Mo Yan, qui signifie "ne pas dire". Et c'est paradoxalement l'embrigadement qui lui permettra de s'épanouir. "Il fait partie de ces paysans de familles illettrées qui ont été plus ou moins sauvés par l'armée, en y étant enrôlé et en réussissant à y faire carrière en devenant écrivain", poursuit la traductrice.

 

Le paysan-soldat-écrivain gardera longtemps l'uniforme, ce qui ne l'empêchera pas de publier. Lui-même gros lecteur, il apprécie les auteurs occidentaux, les littératures russe, japonaise, sud-américaine, explique à l'AFP Noël Dutrait, qui a traduit en français Le pays de l'alcool, une autre oeuvre-phare du répertoire picaresque de l'auteur. "Mo Yan a une particularité : il s'efforce toujours de changer son style à chaque roman", souligne Noël Dutrait. Une richesse que l'on retrouve dans la variété des thèmes qu'il choisit, du conflit sino-japonais aux tortures chinoises, en passant par l'abattage des porcs ou la corruption des cadres communistes. "Un écrivain se doit d'exprimer des critiques et son indignation face au côté sombre de la société et à la laideur de la nature humaine", a un jour affirmé Mo Yan.

 

Pourtant, devenu vice-président de l'Association des écrivains chinois, une organisation officielle, il a parfois été accusé d'avoir manqué de solidarité avec la dissidence, dans le seul pays du monde qui emprisonne encore un Nobel de la paix, l'intellectuel et écrivain Liu Xiaobo. "Il y a des gens qui lui reprochent de ne pas se démarquer du pouvoir, confirme Noël Dutrait, mais en tout cas, il écrit et il dit ce qu'il pense."

 

 

Source : Le Point.fr et quelques précisions de L.A.

 

 


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