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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 07:16

 

 

 

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Enfin, lorsque la nuit a déployé ses voiles,

 

La lune au visage changeant,

 

Paraît sur un trône d'argent,

 

Et tient cercle avec les étoiles,

 

Le ciel est toujours clair tant que dure son cours,

 

Et nous avons des nuits plus belles que vos jours.

 

 

 

Jean RACINE

à monsieur Vitart, 1662

 

 

 


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commentaires

L
<br /> Pour en revenir à Marie...<br /> <br /> <br /> La condition de la femme au Haut Moyen-Age est loin d'être enviable. Sans droits réels autres que ceux de son époux, son statut est encadré, emprisonné par l'image de la tentatrice biblique (Eve,<br /> bien entendu) cause de tous les maux des hommes (il n'est pas besoin de rappeler l'emprise de l'Eglise et de ses dogmes à l'époque). Ainsi, mis à part enfanter et tenir le logis, les dames n'ont<br /> d'autres horizons d'aspiration. Ce qui ne signifie pas qu'elles n'en possèdent pas. Nombre d'entre-elles, souvent plus ''cultivées'' que leurs époux guerriers, ont pu puiser dans la littérature<br /> antique et les contes oraux transmis de générations en générations cette image de l'amour (tragique encore) qui les renvoient à leur condition. Ainsi en ''mal de leur siècle'', elles ont pu<br /> transcrire ces aspirations, ces rêves de sentimets et de valeurs amoureuses à travers les lais et contes, ouvrant la traditions aux femmes écrivains souvent précurseurs de certains courants.<br /> <br /> <br /> Ainsi Marie de France, peut-être Christine de Pisan, puis plus tard Louise Labbé, peuvent apparaître comme des scriptes de cet élan à une certaine idée de la liberté et de l'amour, d'un<br /> dépassement cet ordre social établi et étouffant.<br /> <br /> <br /> Ainsi, la littérature courtoise pourrait se placer dans un certain angle comme une ancêtre de la littérature romantique, et Marie de France, comme sa première expression.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> (à noter que la Séquence de Sainte-Eulalie, première oeuvre en langue française, précède d'à peine 300 ans les lais de Marie de France, d'où cette position de placer ainsi Marie de France en<br /> précurseur du romantisme français<br /> <br /> <br /> Je rappellerai aussi que les textes du Haut Moyen Age sont surtout des Miracles et séquences, donc textes religieux et des Farces, ancêtres de notre comédie)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> En espérant avoir mieux satisfait à votre curiosité, sans avoir trop rabacher, bien à vous<br />
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P
<br /> Qu'importe le ésultat des élections à la présidence de la République, pour le poste de ministre de l'Éducation nationale, je ne vois qu'un nom : Nuageneuf ! Avec lui, on apprendrait Racine, les<br /> mouvements littéraires (qui sont également des moments de l'esprit national et européen), et, bien sûr, tous les poètes, sans exclusion (et plus seulement Jacques Prévert !).<br /> <br /> <br /> « Par décision de M. le président de la République, et sur proposition de M. le Premier ministre, est nommé ministre de l'Éducation nationale, de la cohésion poétique du pays et de<br /> l'étude des mouvements de l'âme européenne, M. Jean-Michel Nuageneuf. »<br />
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L
<br /> La poèsie courtoise a pour origine quelques de bien terre à terre, la volonté conjointe de l'Eglise, et des femmes, d'adoucir les moeurs des rudes et guerriers seigneurs (tout comme l'insttution<br /> du mariage religieux). Ainsi naissent les premières valeurs du chevalier et de l'amour courtois. Mis brillamment en forme par Marie de France, ces traces du fin'amor pourraient, avant Ronsard et<br /> Racine, être les premiers bourgeons d'une idée du romantisme... Même si la courtoisie et sa littérature sont nés d'un impératif socio-culturel, il fallait bien l'être pour partir courir campagne<br /> à l'aventure, sur la promesse d'une belle. Le chèvrefeuille est le symbole celte, puis médiéval, de cet amour, le lien étroit et pérène entre deux êtres. J'affectionne entre les lais de Guigemar,<br /> et celui du Bisclavret, quoique ce dernier ne reflète pas forcément cette idée ni de la courtoisie, ni du romantisme, le motif du loup-garou y est savamment développé.<br /> <br /> <br /> Pour conclure, sans courtoisie, y aurait-il eu romantisme ? :-)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bien à vous,<br />
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N
<br /> @La Marée, Cédric.<br /> <br /> <br /> Navré de vous répondre tardivement. J'avoue ne pas comprendre l'allusion à Marie de France. Poétesse du 12eme, elle a écrit de beaux Lais (!) dont Le Lai du<br /> chèvrefeuille, que vous évoquez de manière subliminale dans votre premier commentaire... Mais si vous voulez bien nous en dire un peu plus, voila qui serait bienvenu ! Merci par avance <br />
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E
<br /> Merci et bravo ! Votre jubilation fait plaisir à lire ! <br /> <br /> <br /> Je n'en démords pas, les enseignants devraient s'inspirer de votre enthousiasme. Tiens, j'y pense, ne seriez-vous pas l'auteur du "Cercle des Poètes Disparus" ?<br /> <br /> <br /> Excellente journée nuagedefeu !<br />
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N
<br /> <br /> <br /> <br /> En effet, il manque la fin, cher Patrice. Je reprends, donc. Mais auparavant, je dois vous confier que je ne partage pas votre optimisme sur l’avis qu’auraient d’éventuels  professeurs de lettres !<br /> <br /> <br /> Je crains qu’à me lire ils m’abandonneraient aux Gémonies pour me punir de ma légèreté, voire même de mes libertés !...<br /> <br /> <br /> Mais je reprends, donc :<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Alors, mon ami, dans ces vers enragés, il y a à la fois une absurdité et une satisfaction de soi où les héros romantiques 
se reconnaîtront.<br /> Une absurdité, oui, car ce malheur insigne, unique, pour lequel Oreste maudit solennellement tous les dieux, c'est la banale aventure d'avoir aimé sans être aimé; et quant au crime d'avoir, par<br /> jalousie, laissé assassiner son rival (car le faible garçon n'a pas eu le courage de frapper lui-même !), en quoi rend-il Oreste si intéressant? Mais on sent qu’il s'enorgueillit de sa<br /> lâcheté … comme d'une infortune sublime ! Oreste, image romantique, victime consentante et désespéré « Je me livre en aveugle au destin qui m’entraîne). A l’opposé, Andromaque, fidèle à<br /> tout ce qui a constitué sa vie, Andromaque triomphe. Et c’est tragique ! Rien de romantique chez Andromaque ! Hi ! Hi ! Hi !<br />
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E
<br /> A lire votre réponse, on s'en voudrait de ne pas vous taquiner plus souvent ! Quel bonheur ! Votre fougue m'amuse et vos explications m'émerveillent. J'espère que de nombreux professeurs de<br /> lettres et lycéens fréquentent votre site. <br /> <br /> <br /> Avec toute mon amitié.<br /> <br /> <br /> (Dommage que le texte soit amputé peu après  "frapper lui-même ...")<br />
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L
<br /> J'en conclus que Marie de France était courtoise.<br />
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N
<br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Il faudrait avoir perdu tout esprit de rigueur pour définir le romantisme dit
Paul Valéry !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Alors je fais quoi, cher Patrice, je tente de répondre à votre question  et de ce fait je<br /> montre avoir délibérément perdu tout esprit de rigueur<br /> <br /> <br /> - mais au fait, en ai-je jamais eu d’esprit de rigueur, sais-je même ce que c’est que l’esprit de rigueur, et ai-je à tout le moins pour<br /> commencer une once d’esprit ?...Cela étant posé, ces précautions étant prises, je me jette à l’eau. L'adjectif « romantique » était au dix-septième siècle synonyme de « romanesque ».<br /> Rousseau l'employa plus tard dans Les Rêveries du promeneur solitaire (1782) pour caractériser la sauvagerie pittoresque des<br /> rives du lac de Bienne. ( Surprenant, non ?). Mais c'est en Allemagne avec les écrivains du Sturm und Drang (Tempête et Passion) qu'il prit son sens moderne pour désigner la poésie<br /> médiévale et chevaleresque. C'est tardivement (Stendhal parle de "romanticisme" en 1823, qu’il définit ainsi : c’est l'art de présenter aux peuples les œuvres littéraires qui (…) sont<br /> susceptibles de leur donner le plus de plaisir possible) que le substantif « romantisme » fut utilisé, par opposition au classicisme, pour englober les aspirations convergentes de toute une<br /> génération.<br /> <br /> <br /> Le mouvement est en effet d'ampleur européenne et il n'est pas sûr que ce soit en France qu'il ait pris ses formes les plus profondes. On a<br /> pris coutume chez nous de l'identifier au mal du siècle, ce trouble existentiel qui ravagea toute une jeunesse<br /> désœuvrée, avide d'exprimer l'énergie de ses passions et de ses rêves, et consternée de ne trouver dans la société de la Restauration que de maigres canaux. Par là s'explique l'imagerie vite<br /> convenue du poète solitaire, déversant ses épanchements dans une Nature complice et cultivant l'extravagance de son imaginaire exalté.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Car c’est bien d'Allemagne que vinrent des sources d'inspiration plus fécondes qui résonnent particulièrement dans le panthéisme de Nerval<br /> et Hugo : le Romantisme procède à une contestation de la saison dont il aperçoit l'infériorité sur le cœur et l'imagination dans la connaissance de l'Univers. Il exprime aussi une<br /> aspiration à la liberté politique, que manifestent alors la plupart des peuples européens.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Shakespeare, Racine et Flaubert, entre autres, seraient donc bien des « romantiques »….Et<br /> puisqu’il est question de Racine, souvenons-nous de la splendide déclamation par où commence l'accès de folie<br /> d'Oreste, (Hermione vient de se suicider sur le corps de Pyrrhus.) et nous sommes à<br /> la fin de la pièce :<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> ORESTE<br /> <br /> <br /> Grâce aux Dieux ! Mon malheur passe mon espérance.<br /> <br /> <br /> Oui, je te loue, ô ciel, de ta persévérance.<br /> <br /> <br /> Appliqué sans relâche au soin de me punir,<br /> <br /> <br /> Au comble des douleurs tu m’as fait parvenir.<br /> <br /> <br /> Ta haine a pris plaisir à former ma misère ;<br /> <br /> <br /> J’étais né pour servir d’exemple à ta colère,<br /> <br /> <br /> Pour être du malheur un modèle accompli.<br /> <br /> <br /> Hé bien ! je meurs content, et mon sort est rempli.<br /> <br /> <br /> Où sont ces deux amants ? Pour couronner ma joie,<br /> <br /> <br /> Dans leur sang, dans le mien il faut que je me noie ;<br /> <br /> <br /> L’un et l’autre en mourant je les veux regarder.<br /> <br /> <br /> Réunissons trois cœurs qui n’ont pu s’accorder.<br /> <br /> <br /> Mais quelle épaisse nuit tout à coup m’environne ?<br /> <br /> <br /> De quel côté sortir ? D’où vient que je frissonne ?<br /> <br /> <br /> Quelle horreur me saisit ? Grâce au ciel, j’entrevois.<br /> <br /> <br /> Dieux ! quels ruisseaux de sang coulent autour de moi !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Racine, Andromaque (1667), acte<br /> V, scène 5<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Alors, mon ami, dans ces vers enragés, il y a à la fois une absurdité et une satisfaction de soi où les héros romantiques 
se reconnaîtront.<br /> Une absurdité, oui, car ce malheur insigne, unique, pour lequel Oreste maudit solennellement tous les dieux, c'est la banale aventure d'avoir aimé sans être aimé; et quant au crime d'avoir, par<br /> jalousie, laissé assassiner son rival (car le faible garçon n'a pas eu le courage de frapper lui-même !), en quoi rend-il Oreste si intére<br />
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L
<br /> N'aurait-il pris racine dans le chèvrefeuille ? ;-)<br />
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E
<br /> Racine fut-il le premier romantique ? <br /> <br /> <br /> Merci. Bien amicalement.<br />
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